J'adore des livres, ceux-là regardaient les voitures passer, la Seine couler, vis-à-vis de l'Ile Saint Louis, juste avant que je passe le pont pour y aller. Ensuite, j'ai regardé l'eau d'en bas et un touriste faisant des photo, en beret français. C'était en novembre, l'année dernière. Pleines des images, ce jour-là, une très bonne journée solitaire.
Je voulais montrer cette image peut être pour parler des livres, ou un livre spécialement que je commence à relire de nouveau. Combien des fois déjà je l'ai relu, je ne sais pas. A cause de ce roman, trouvé en solde dans un supermarché, acheté parce que je voulais étudier comment on écrit à la première personne, Deborah Smith est devenue une de mes autheurs romantiques préférés. J'ai acheté tout qu'elle a écrit, bon et moins bon. Certains excellents, d'autre plus faibles. Mais ce livre "Quand Vénus s'en mêle" je l'ai acheté aussi en anglais. When Venus fell, est d'ailleurs nettement mieux, dans la traduction français il manque un ou deux paragraphes cruciaux, vers le fin, n'avaient-ils pas assez d'espace ?J'ai tombé pour ce roman dès le premier demi page, probablement m'identifiant aussitôt avec la héroïne qui le décrit en première personne, déjà 29 ans, encore vierge (mais ça, elle ne le dit pas tout suite), sang mélangé, se sentant déplacé, et brutalement sincère, non pas devant les autres dont elle se méfie, mais en se décrivant elle même.
Voilà le début de "prologue"
Lorque Gib Cameron nous retrouva, ma soeur et moi, nous ne faisions plus partie de ce qu'on appelle les Belles du Sud et nous vivions comme des bohémiennes. Tels des oiseaux égarés, nous avions émigré dans un climat froid, et la douceur du pays natal n'était plus qu'un souvenir. Seuls nos liens distendus avec Gib et sa famille nous rattachaient à un passé innocent et fier. (...)Origines mêlées, japonais, suédoise, italien, américain. Et pourchassés à cause de leur père.
Elsa, ma soeur, souffrait de ce qu'en des époques plus polies, on eût appelé des lubies. Quant à moi, j'étais en voie de devenir une véritable harpie. Ceci dit en termes polis, également.
Des puristes objecteraient que ma soeur et moi n'avions jamais été des Belles du Sud. Notre arbre généalogique comprenait une grand-mère japonaise et (...)
Et le prologue de cette femme, pianiste, se termine ainsi:
Chacun de nous se contruit à partir de la musique de ses aïeux. Nous devons savoir où s'achève la chanson de nos parents et où commence la nôtre, car c'est à nous de jouer la partition suivante.C'est dur d'apprendre à "jouer notre propre partition", mais probablement primordiale.
Mais avant que Gib ne nous retrouve, je sombrai dans le silence.
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