C'est la dernière entrée que je copie dans ce blog à partir de Journal de Sidonie, ce qu'ils veulent, peuvent le lire là bas. Mais celle-ci, la voilà encore, ici.
27.mai.1945
Nous avons souhaité naturellement, si on ne peut pas le passer avec Laci (mon oncle, le fils de Sidonie) le premier jour de paix, ou alors, qu'au moins qu’on nous permet à leur téléphoner.
Ce n’a pas été possible non plus.
Mais mon fils a senti le même désir et il nous a écrit et le 11 mai et il est venu nous voir en nous a consacrant toute une journée. Nous avons parlé de beaucoup, surtout des premiers mois de la dernière année, comment nous avons réussi à échapper, nous avons pensé avec tristesse, avec le cœur assombri à tous qui n’ont pas réussi, malgré tous les efforts, d’entrer dans cette action de secours, paraissant peu sûre à l’époque, à ceux qui sont retenus comme otages à l’enfer de Bergen-Belsen et dont nous n’avons des nouvelles sûres.
Nous espérons encore, que les Allemands n’ont pas réussi d’emporter de là-bas avec eux la mère de Boriska (femme de Laci) et les autres membres de sa famille et qu’ils sont restés dans les mains des libérateurs. Kasztner les a vus, mais ils étaient très amaigris mais en santé.
Laci nous a raconté qu’il y avait une énorme fête à Genève. En quelques minutes toutes les maisons ont été décorées, les vitrines aussi, pleins de drapeau partout dans les rues devenues pleines, le monde se réjouissait, criait hurrah, les enfants revenus de l’école ont défilé avec des petits drapeaux. La fête a duré deux jours sans cesse. Une fontaine illuminé toute la nuit, des jeux d’artifices, chants, joies, buveries.
Le matin tout a été vivant, les endroits à se s’amuser et se réjouir, les cafés, les rues plaines des gens comme au carnaval à Nice ou la fin de l’année à Londres.
Bien sûr, on ne parle plus d’Alger (ils étaient en danger qu'on va les transporter là, sans leur accord), pour le moment notre départ a été retardé, ensuite on a parlé de notre départ vers Italie, à Bari. Une grande opération a commencé pour faire une brèche dans le mur de la coalition qui ne nous laisse pas entrer en Palestine (ce n'était pas encore Israel).
Nous attendons que les frontières s’ouvrent pour nous aussi. De tout notre cœur, nous voulons désirons revoir le plus tôt possible nos chers dont nous avons été séparés.
Je voudrais tellement revoir ma fille Katinka, son mari et ma petite fille Julie .
J’ai commencé d’écrire ce journal dans le wagon bringuebalant, numéro 35, le wagon des malades partant de Budapest, en pensant déjà alors, comme plus tard en espérant seulement avec peur, pourrais-je leur raconter en joie et le lire avec eux mes notes ?
Que nous est-il arrivé depuis que nous nous sommes séparés ! Eux aussi ont vécu des choses horribles sûrement. Dans un des télégrammes envoyée par Katinka (ma mère) il y a : « Au milieu de luttes nous nous sommes échappés de Buda à Pest sur l’eau glacée de la rivière Danube, avec l’aide des papiers de San-Salvador reçu de toi. Merci. »
Et voilà, c'était passé il y a soixante ans. J'ai correspondu avec ma grand-mère à travers le rideau de fer, et je suis allée la voir, en Israel, en 1961, quand j'ai émigré de la Roumanie. Elle m'a acceuillie avec énormément de chaleur. Ma mère, Katinka, n'était plus en vie, hélas. Elle n'a jamais réussi à la revoir, sa fille aînée.
Ma grand-mère Sidonie, n'a pas réussi à sortir pour fêter avec les autres la paix, mais moi, j'ai reçu un papier : notre conférence sur les blogs a été approuvé et aura lieu dimanche après-midi à Marly.
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