mercredi 12 octobre 2005

C'est ma faute, disait maman

1944 à 2004: Autre point de vue
C’est ma faute. Pourquoi l’avoir épousé ? Pourquoi n’ai je pas divorcé quand j’aurais encore trouvé un autre mari ? écrivait maman en 1960...
Je viens de publier des lettres, longues, douleureuses, mais oh, tellements pleines des vérités et de chagrin que maman avait écrit autour de temps que je me suis fiancée, à sa soeur et à son amie. Il a fallu des très longues années pour qu'elles me les confie et que je me décide à les traduire. Relire, même pour les publier dans mon blog de jeunesse, me fait mal - et à chaque fois j'y trouve quelque chose de plus.

Maman, tu seras heureuse que le secrétaire dont tu craignais le vente, au moins cela, est devant moi chaque matin et il y a quelques jours, je l'ai fleuri avec tes cyclamens chéris.

Je pense à toi, et j'ai réussi malgré les difficultés de la vie d'en profiter en pleine et d'avoir deux enfants et cinq petit-enfants, faire plusieurs métiers, me débrouiller, m'en ressortir à chaque fois.

Encore, à chaque réussite, même si elle n'est plus là que virtuellement, en moi, je lui raconte. Que de saletés ont pu lui faire les dernières mois de sa vie! Mon père poussé par la femme qu'il épousera plus tard.

Pendant qu'elle souffrait, saignait et luttait pour chaque "petit chose", je lui disait "maman, je n'ai pas besoin de l'argenterie" et plein de bonheur de ma fiancailles et amour pour Sandou, j'essaiais pousser ma mère à se lever de son lit, marcher au moins un peu. Nous ne savions pas encore qu'en plus de craquement des hanches, elle avait une problème plus grave, interne.

Pour moi, sans tenir compte de toutes les causes externes, c'étaient des temps remplis de bonheur et d'épanuissement sexuelle. J'étais au printemps de ma vie, en plein fleuraison, elle à l'hiver le plus froid qui la glaçait. Et elle écrivait, entre autres, comme moi aussi j'ai pensé un jour:
C’est ma faute. Pourquoi l’avoir épousé ?
Mais je n'ai pas attendu pour qu'il soit trop longtemps à me demander, comme elle l'avait fait en plus de cela aussi, "Pourquoi n’ai je pas divorcé quand j’aurais encore trouvé un autre mari ?" Je n'ai pas attendu à trouver un mari, un amant m'avait suffit de sortir la première fois de mon chagrin de découvert de infidelité de mon mari, et plus tard , je n'ai pas attendu à trouver quelqu'un d'autre pour divorcer quand la vase avait débordé. Je lui doit à ma mère et la souffrance sans fond que je voyais, même quand je ne voulais pas la voir.

Même après sa mort, longtemps après, elle m'a aidée et conseillée. Et elle continue à la faire.

1 commentaire:

  1. merci Julie d'oser faire entrer ta maman dans ton blog. Merci de cette reconnaissance, cette admiration que tu lui voues, il est tellement à la mode de maudire nos mères pour toutes nos insuffisances et douleurs que tu me fais du bien en nous livrant le fond de ton coeur

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