vendredi 9 septembre 2005

Arrachement

J'ai entendu hier, lors un interview au radio, le mot "arrachement". C'est douleureux, difficile. Depuis mon enfance, j'ai été arrachée souvent, d'un lieu, d'un travail, et j'ai dû m'arracher des amies, des hommes dans lequel j'avais cru. Aussi dûr que c'est d'être arraché, jeté à l'eau, avec le temps on apprend nager, et, comme dit si bien Serre dans un de ses livres, on lutte, on change, et on arrive finalement à l'autre rîve plus riche, n'ayant pas oublié tout à fait le rîve d'où on vient, mais s'intergant, lentement, dans la nouvelle. S'enrechissant des deux. Devenant plus fort, et comprenant, à chaque fois, un peu mieux les autres.

C'est des généralités, mais en pensant à ce qui m'arriva il y a quatre ans, dont j'ai parlé cette nuit, ce qui va m'arriver "bientôt" dans mon journal de jeunesse, en automne de mes 24 ans, ce qui m'arriva quand à 14 ans j'ai dû quitter ma ville d'adolescence... et nombreuses autre fois.


C'est facile d'écrire tout cela, maintenant, de la tranquilité de ma maison, où rien sérieux ne me ménace apparement. Un dent qui tombe, un lit qui se casse. Des souvenirs.

J'ai écrit ces lignes, puis tombé sur un blog New Orleans. Est-ce possible 10 000 morts ou plus?

Encore plus déchirant est ceux qui ont été arrachés, pratiquement tous, de là, ceux qui écrivent, décrivent, un peu de leur vécu et desorientation: que va m'arriver maintenant? ils se demandent en termes pratique, que faire? Ils sont maintenant, un peu partout, la plupart dans états différents "et il est devenu si proche maintenant" dit l'un d'un ancien voisin avec qui il a réussi à parler par téléphone.

2 commentaires:

  1. Je serais mal placé pour parler d'arrachement. Né dans le village que j'habite encore, je connais tous les noms de ses habitants. De ceux qui se reposent sous leurs stèles autour de la petite chapelle, et qui vivent toujours dans notre mémoire, et de ceux qui me croisent dans la rue, qui sont leurs descendants. Si je dis ici mon attachement aux choses et aux gens, c'est pour mieux exprimer ce que je ressents de l'arrachement...

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  2. Je m'aperçois qu'hier j'ai oublié de signer mon comment.
    Bonne journée à toi, je vais au jardin...
    Aben

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