Difficile à expliquer, à exprimer, en quelques phrases, pourquoi la journée de hier été très importante dans ma vie, mais elle a été!
Non seulement parce que j'ai parlé une heure en anglais des photos et de flickr devant une quinzaine des jeunes de King's College au centre de Londres, photographes réunis dans le cadre d'un club photo créé depuis une année, et cela s'était si bien passé qu'au lieu d'une demi heure finalement, ce n'est qu'au bout d'une heure que nous avons émergé.
Le temps est passé très rapidement, autant pour moi que pour eux, et j'ai réussi à trouver un bon début et une bonne fin. Au début, j'ai rappelé, me servant de la série détective Quincy du télé, vu le jour avant, que nos différences (âge, langue materne, etc) sont moins importantes que ce qui nous ressemble (commencé photographie relativement récent, envie de communiquer, la passion de prendre des images, etc). A la fin, je leur ai raconté mon récent inscription au ToastMasters, le fait de dire "je vais apprendre à mieux parler bientôt" les a fait rire, tous.
Ce matin, j'ai eu déjà des échos de certains entre eux, autant dans mon blog anglais que dans la site photo. Oui, je suis convaincue qu'il y a pas mal des choses m'unissant à ces jeunes de 18 - 21 ans de Londres, et j'en ai déjà trouvé ce matin aussi d'autres.
Mais ma journée de hier, était remarquable, "inoubliable" pour une autre raison. L'article paru dans le quotidien roumain. Son contenu a signifié pour moi énormément.
Difficile à exprimer comment cela a donné une clôture, à ce qui m'était arrivé 50 ans auparavant dans la Roumanie communiste, quand mon effort soutenu de six ans d'études après travail avait été réduit à la poussière dans quelques heures, jours, semaines. En fait, une discussion de quelques minutes avec ce qui allait devenir plus tard la terreur de Roumanie pendant des très longues années et que j'ai tellement craint, que je n'osais même pas raconter le tout dans mon propre journal intime.
Je craignais pour ma vie.
J'ai continué à la craindre même vivant et travaillant en France, et même pendant que je passais, finalement, 18 ans plus tard mon diplôme de doctorat, études enfin terminés, même en retard.
Je racontais à très peu des gens ce qui c'était passé.
Même il y a vingt ans, après qu'on l'a tué après un procès très sommaire et pas sérieux, après que tous les télévisions nous montraient le couple tyran par terre, le craint ne m'a pas quitté tout à fait. C'est de ce crainte, je crois que je me suis débarassée finalement en lisant l'article publié dans le journal roumaine.
Je dois dire, que même en donnant l'interview, je ne me suis pas sentie tout à fait à l'aise, pourtant c'est un peu comme si maintenant, enfin, je me suis débarassé d'une fantôme qui pesait encore sur moi, "caché dans les placards" de la mémoire.
Non seulement j'ai survécu tout ce qu'elle m'a fait, fait faire par les autres, mais le même jour que l'article a été publié, je parle devant des jeunes étudiants à l'Université King's de Londres!
Contente que tu aies réussi à "tourner cette page de ton histoire" même au bout de 50 ans et quelle récompense ta prestation hier devant ces jeunes londoniens ! Tu peux être fière de toi !
RépondreSupprimerJe suis heureuse de partager ta joie et je comprends combien cette journée est importante pour toi
RépondreSupprimerJulie, j'ai la chair de poule en te lisant, que de chemins, de volonté, de difficultés, je comprends que cet article soit pour toi un très grand moment, comme une boucle à la fois bouclée et qui dénoue tant de choses aussi. Je t'embrasse fort et bravo pour tout, ton article, ton intervention devant ces jeunes, et surtout ta soif de vivre.
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