J'avais tort, par Danielle Pensec

J'avais tort ~ (I was wrong)

Je me croyais mauvaise.
Je me sentais stupide.
Je m'imaginais moche,
dans mon cœur
dans mon âme.

Je m'imaginais incapable de réussir
Incapable de traverser seule;
surtout
pas
seule.

Je m’imaginais jamais réussir.
J'avais cru même être salope.
Je pensais être incapable
de trouver
du bien
chez moi
ou chez les autres.

Je pensais avoir ratée.
Je me voyais incapable de gagner.
Je pensais avoir perdu la partie
avant qu’il
n’ait même commencé.

Je croyais beaucoup de choses.
Je croyais beaucoup de choses, je t’en dis!

Je croyais beaucoup de choses.

Mais…

j’avais tort.

J'ai décidé, et je pense que Danielle ne serait pas fâchée, de la publier aujourd'hui ici, pour la discuter aussi un peu et dire ce qui m'a tellement touché dans ses vers.

Combien entre nous, après avoir "perdu la partie" et un homme ou une femme, ne sent avoir perdu à jamais. Ne s'imagine que c'est elle ou lui qui est trop moche, trop bête, trop méchante même pour réussir, pour retenir, pour gagner. Et cela peut être même quand on perd un travail ou une amitié.

On s'imagine aussi de ne pas être capable vivre et réussir seul (seule). D'avoir besoin d'un autre pour son bonheur. Oui, c'est mieux en couple, mais on peut, je vous assure vivre heureuse, comme moi maintenant ou entre mes deux maris, seule. On a tort oui, de s'imaginer que ce n'est pas possible et surtout de douter de soi même.

Quand on le dit comme je l'avais fait maintenant en prose, on peut se dire "ouis, ben" mais les vers tel écrits par Danielle frappent plus profond et restent, résonnent.

Jeune Divorcé vient traverser des moments difficiles, et même elle écrivait hier "Ha oui c'est vrai, je ne sais pas être une femme mais" ces lignes que je mets ici aujourd'hui sont aussi pour elle. Même si sur le moment c'est dur à y croire, tu a tort, tu sais être femme!

On aime entendre de l'autre qu'on peut, qu'on est bien, qu'on... mais quelque fois on croit ce qu'un autre vous avait dit pour s'autojustifier. La blessure reste, profond, longtemps. Puis, heureusement, on arrive à se prouver qu'on avait tort de douter de soi.

Je me souviens encore à 72 ans qu'on me disait à 34 "nous sommes vieux", que je doutais à 35 d'être une bonne amante, que je me sentais finie comme femme à 41... J'avais tort, aussi.