samedi 9 juillet 2005

Chez moi

Cette nuit, j'ai blogué quand je n'ai pas réussi à dormir. C'est utile, n'est-ce pas? J'ai écrit dans ma tête, sans me lever, puis, dans mon journal avec un stylo, et ce matin, j'essais à l'exprimer ici.

Chez moi : où je me sens ainsi?

Bien sûr, là où j'habite maintenant, là où j'ai habité à chaque fois : j'avais toujours réussi à créer un chez moi, n'importe où la vie m'a jetté. Mais encore, que reste-il de tous ces "chez moi"? Lesquelles je sens encore près de moi?

C'est curieux. Encore pas tout à fait compris. Je sais lesquels, je ne sais pas encore pourquoi.

Chez moi, à Cluj (Kolozsvàr, en Transylvanie Roumain maintenant.)

Pas chez moi, ni en Hongrie, ni en Roumanie. Transylvanie est entre les deux, et, sauf quelques siècles, était toujours un partie de Hongrie, ou province Autrichien, ou sous domination Turque.

Transylvanie n'y eu d'indépendance et de prince dominant qu'autour du moyen âge ou un peu plus tard. Pourtant il existe une vie et une façon d'être "transylvainienne". Roumaine depuis 1919, sauf quatre ans pendant la deuxième guerre mondiale, les gens de langue maternelle hongrois vivent comme s'ils étaient encore en hongrie, au moins dans leur tête, leur esprit. Le fils de mon cousin ne savait pas jusqu'il y a quelques années autre langue que hongrois, il l'a appris seulement à l'université à cause des cours de math qui étaient en roumain.

Kolozsvàr est "capitale" de Transylvanie pour moi, administrativement il l'est pour cette partie de Roumanie, mais n'était jamais "capitale" vraiment. Elle est capitale culturelle et étudiante depuis le 12ème siècle. J'ai habité là jusque mes 15 ans, puis retournée, "chez moi" chaque été jusque 25).

Chez moi, à Montmartre (j'ai habité 22 ans sur la Butte), j'y vais toujours avec la même amour que j'avais quand j'y étais, dans un tout petit appart sans salle de bains, juste une douche dans un coin de chambre, vue de ma fenêtre (si je mettais ma tête dehors) sur la basilique, autre fenêtre sur les vignes de rue Saint Vincenne). Les marches de Montartre sont aussi chez moi, les touristes venus de partout de monde, le poète en grand cape, autrefois, même Marais avec un grand foulard rouge, le petit boulangerie unique, les peintre fausses les plupart "c'est ça qui se vend) et les garçons de café. L'air de Montmartre, c'est "chez moi" toujours, même si je suis partie depuis plus de trois ans maintenant.

Chez moi, Rockville, près de Washington, j'y habité trois ans, c'était la première place meublé (avec meubles des ventes privés) par moi. Je me sentais bien, chez moi, et quand j'y retourne, chaque année depuis 25 ans maintenant, parce que ma fille s'est établie et restée pas loin de là, je me sens encore chez moi là et je vais faire des courses et à la biblioteque "usuelle". J'étais bien en Amérique, j'ai rencontré plein des gens divers, je me suis épanuis, oui, je retrouve là aussi un chez moi à chaque fois et j'y pense ainsi toujours.

Pourquoi les autres lieu où j'ai vécu me semblent moins, ne me semblent plus "chez moi"? J'ai vécu trois ans à Givataim et j'étais bien là, alors je me sentais chez moi, plus maintenant. En retournant une fois, j'étais bien contante que le sort m'y a envoyé en France.

J'ai vécu six ans à Ham et malgré que c'était le "creux" de ma vie de point de vue mariage, j'ai aussi passé là une année très heureuse avant de partir avec mon "deuxième homme", malgré tout, quand j'y suis allée une fois, j'étais heureuse d'avoir été obligé de le quitter, cette ville en brume si souvent.

Pourquoi Bucarest, capitale Roumaine, où j'ai vécu de 15 à 28 ans ne me semble pas "chez moi" et ne m'avais jamais réellement semblé? Pourtant j'ai passé là aussi des bonnes moments, pas seulement des mauvais et je suis retournée dans le parc "Staline" à l'époque autour des lacs, et contournée des saules pleureurs avec plaisir : mais malgré tout les bonnes souvenirs des premiers baisers, ce n'était pas, ce n'était plus "chez moi".

A réfléchir davantage sur les pourquoi.

5 commentaires:

  1. C'est une très belle note Julie. Je ressens un peu la même chose.

    Chez moi : Teglio (entre Italie et Suisse), Paris.

    Pas chez moi : Sondrio, Milan.

    Plus chez moi malgré le bon temps : Munich.

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  2. Oserais-je un commentaire, moi qui n'ai et n'aurai qu'un "chez moi" ?
    Né au village, chez moi depuis soixante-dix ans, une place au cimetière m'attend. Je n'en ai ni fierté ni regret. Mais j'ose dire que je crois vous comprendre, Julie et Giulia... Même dans mon chez moi à moi, je m'y sens plus ou je m'y sens moins, selon l'humeur des jours, la mienne, et celle de mes voisins.
    Chez soi, cela doit être là où l'on se sent bien... sans toujours savoir pourquoi.

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  3. J'aime bien aussi cette note. Ce sont peut-être des gens qui font que c'est "chez moi", mais il y a aussi une "musique" intérieure, une façon de se sentir qui préfère un climat, une atmosphère plutôt qu'une autre. Je n'avais jamais réfléchi à cette question en profondeur. J'aime beaucoup Montréal et New York, pour l'ouverture des gens qui y vivent, pour la vie qui fourmille - j'imagine Paris comme ça - mais le brouillard des provinces maritimes du Canada me rend triste. Moins c'est routinier, plus ça me plaît !

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  4. Merci pour tous les trois, finalement, pourquoi l'analyser trop, mais aussi, peut être, un jour, je comprendrai mieux.

    J'envie André - presque - d'avoir resté en même place, et en même temps, je suis contente aussi de ma vie, telle que c'était déroulée et ce qu'elle m'a donnée.

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  5. je viens de prrendre connaissance de cette note très émouvante. Merveilleuse Julie qui a su si bien s'acclimater dans les différents pays. Ce n'est pas donné à tout le monde!! C'est une preuve de grandeur d'esprit et de générosité. Bravo Julie C'est vrai c'est paradoxal de ne pas se sentier chez soi là où on a grandi mais le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas ?.....

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