jeudi 12 janvier 2006

Neige vierge


Ces dernières deux jours, j'ai vu des choses pas vues pendant mes précédentes 72 années.
Par exemple, des cristaux de neige. Des très grandes étendues de neige où personne n'avait posé les pieds. Des champs par où, avant nous, seulement un skieur était passé depuis des jours et jours (la dernière neige date par ici de juste après Noël). Des chaines de montages enneigées orange sous le soleil couchant admiré de la veranda, et mes hôtes jouant de l"orgue de barbarie tout suite après le petit dejeuner et chantant en même temps "sur les marches de la Butte"!

Je ne peux ni veux mettre une échelle et une note, disant "celui-ci était le meilleur souvenir et celle-la tout suite après" etc. Tous, m'ont enrichi, tous sont entré en moi, tous m'ont marquée comme ces étendues de neige, vierge de tout mouvement ou pas.

J'ai attendu et souhaité depuis longtemps "aller à la neige". Plusieurs hivers, j'avais décidé "cette année"... j'irai, vraiment! sans toutefois le réaliser.

Mes souvenirs de neige datent de très longtemps. La luge de mon enfance à Kolozsvar (Cluj-Napoca) entre les colines de Transylvanie et quelques pas de ski au début de adolescence, deux excursions en montant les Carpates à pied de Predeal jusqu'à 2300 mètres vers mes vingt ans (c'est lors de l'un vers ces balades que j'ai connu Sandou, plus tard devenu mon mari et le père de mes enfants).

Je suis allée une fois, juste après mon arrivée en France (il y a 43 ans) tout en haut des montagnes en Suisse en juillet, et j'ai skié pendant une heure là-bas, entourée des nombreux autres personnes ayant, comme moi, emprunté le materiel pour quelques minutes. Est-ce tout? Presque.

Le reste c'était plutôt de la nostalgie. En aucun moment, je ne me suis imaginé ainsi, comme vous voyez sur cette photo faite hier, ni brillant comme des dizaines, centaines de petit cristaux.

Il a fallu qu'un matin, très tôt, à Aix, je rencontre Gelzy dans la cour du monastère où nous étions allées toutes les deux pour une conférence, et lui demande de me chanter quelques unes des chansons qu'elle avait composées, qu'elle me les envoie par la suite, et qu'une amitié de loin née entre nous pour qu'un rêve se réalise, plus beau que je l'avais jamais imaginé.

Ce matin, en me réveillant tôt, pendant qu'ils dorment encore, je la vois dans cette cour, illuminée par la joie de chanter et d'être appréciée, je l'entend chanter des couleurs avec des sentiments profonds qu'elle a associée à chacun, toute rougie de plaisir, toute dans ses poemes.

Et je n'aurais jamais imaginé que cette rencontre va finalement aboutir à la contaplation de toutes ces beautés vierges, loin dans les montagnes, loin de tout, entourées seulement de la neige tranquille et majestueuse brillant par ici, par là.

3 commentaires:

  1. Et merci, Jean, d'avoir choisi cette photo comme une que tu préfères.

    RépondreSupprimer
  2. Et oui, le vercors est bien beau. je ne l'ai vu qu'en été mais ai fait de bien jolies balades sur les chemins et les montagnes, avec un grand plaisir.

    Et une petite question, ta luge, elle ne s'appelait pas Rosebud, par hasard ?

    RépondreSupprimer
  3. salut Julie sur les sommets, petite fille devant l'éternel!
    moi je suis une fille de bord de mer, je déteste la montagne et la neige, c'est trop froid
    si un jour ça te dit, viens faire un tour du côté des plages, je te montrerai mon soleil....
    des baisers
    b

    RépondreSupprimer