samedi 19 mai 2007

Une rencontre, place Italie

Hier, j'étais près de place de l'Italie pour regarder divers portables, aider Violette à choisir celui qui lui convient le mieux.

J'ai vu des portables utilisés dans des restaurants, cafés, mais c'est la première fois, qu'en allant vers le rendez-vous, j'en ai aperçu quelqu'un l'utiliser dans le métro.

Il était très absorbé et ne s'en ai rendu compte que vers la fin (j'ai pris plusieurs) que j'étais en train de prendre des photos.

A la place Italie, Paris 13e, j'ai pris l'image d'une vendeuse des roses: elle s'appelle Rose et habite dans le banlieue.

Ensuite, à la Fnac, mon coeur a oscillé entre le dernier Macbook, petite blanche et mignonne, avec un camera incorporé mais peu des applications utilisables sans payer davantage, et le dernier Sony avec un écran extra et pleine d'applications.

Je crois, Violette choisira le Macintosh, un jeune employé de Apple Computer France était là, très adroit. "Il n'y a pas des virus!" disait-il entre autres. "Les applications qui manquent, on peut les avoir..." suggéra-t-il aussi. Attirant, mais... enfin, ce n'est pas pour moi.

Epuisée, (au moins moi) nous sommes allées (faute d'avoir eu le temps de visiter le quartier chinois qui m'intéressait) dans un restaurant chinois. En réalité, vietnamienne.

Où s'assoir?

Il n'y avait qu'un seul table avec une banquette confortable, et déjà deux personnes l'occupaient, elles étaient, appariement vers la fin de leur repas.

— Venez, il y a de la place! me dit la vieille dame d'un sourire sympa.


Finalement, il s'avéra que l'autre était la patronne du restaurant, et assez contente de pouvoir continuer à travailler. Nous sommes donc restés en trois.

— J'ai déjà 84 ans, j'oublie trop rapidement. Je viens ici, puisque je suis trop souvent seule maintenant. Dans les temps, quand je suis arrivée de Vietnam avec ma famille, laissant tout là-bas, en 1967, de peur des communistes qui arrivaient au pouvoir, j'avais ouverte une restaurant moi aussi, elle ajouta. En deux ans, j'ai maigri huit kilos.

En la regardant, on voyait qu'elle n'avait pas beaucoup à perdre encore. Elle eu énormément du succès, comme ses plats étaient très bonnes, mais souvent elle ne rentrait qu'à trois heures de matin chez elle, après une longue journée de travail.

Nous avons parlé et parlé, j'ai pris quelques images, puis elle nous a invité chez elle. Juste à quelques stations de bus plus loin.

J'avais oublié que le quartier chinois du 13e et formé en réalité des blocs, construits parait-il en temps de Pompidou pour le "boat people" a l'époque. Il n'y a "rien a voir". Mais nous avons plongé dans la vie de cette dame arrivé il y a trente ans de Vietnam.

Arrière grand-mère déjà, des petits enfants mixtes souvent, elle nous montra leur portraits mais aussi celui de son grand-père grand voyageur et écrivain connu, ayant parlé 28 langues et vécu une année dans chaque des pays. Elle nous a joué du piano, comme jadis maman. Un morceau bien français d'ailleurs, romantique, nostalgique.

J'ai beaucoup appris et compris que je ne savais pas encore. Et dorénavant, quand j'entendrai "Vietnam" c'est tout autre chose qui me viendra en esprit qu'avant.


D'ailleurs, elle nous a invité à venir un jour manger chez elle et gouter quelques bons petits plats authentiquement vietnamiens.

— Je vous montrerai aussi comment je fais le origami et vous partirez chacun de vous avec un petit souvenir, ajouta-t-elle. Et si vous m'envoyez la photo, je le montrerai à mes enfants.

— Combien des photos? Combien des enfants?

— Une seule photo suffit, je les montrerai à tous.

Elle a cinq enfants et d'innombrable petits enfants et déjà leurs bébés aussi, mais aussi une douceur et nostalgie qui m'a profondément touchée.

Non, je ne me suis promenée dans le 'quartier chinois' comme j'avais projeté, j'ai réussi devenir, l'espace de quelques heures, un voyageur, allant en profondeur. Découvrant beaucoup plus et partant avec une compréhension tout à fait différente.

5 commentaires:

  1. merveilleuse rencontre... l'art d'échanger et de t'ouvrir au monde tu le possèdes et tu l'appliques...

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  2. Vos témoignages, votre goût des gens, la sympathie et l'humanité qui se dégagent sont un pur bonheur.
    Merci Julie.

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  3. C'est tres beau Julie cette rencontre tres emouvant et quel exemple!son grand pere voyageur...elle, son travail et le piano !!! ca m'a beaucoup touchée
    beaucoup de tendresse de douceur dans ce temoignage...
    je te souhaite une bonne journee je t'embrasse

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  4. Ah, Julie, comme cette femme, quoi-que vietnamienne, ressemble avec ma mere au meme age ! Je suis touchee...

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  5. j'aime lire tes histoires ;-)
    Et quel belle histoire que une petite partie de celle de cette femme.
    Quelle belle photo d'elle, d'ailleur,avec son piano.

    c'est sur que tu as du longtemps l'entendre raisonner, ce piano ;-)

    Biz, Julie ! Et je vais faire un petit tour sur ton retro-blog !
    Mias le temps file, et j'ai beaucoup à faire, ces temps ci ! Alors moins le temps de lire ! ca me manque d'ailleurs !!!!

    Sophos

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