Chaque matin, au réveil, c'est devant moi, pas trop loin, sur le secrétaire, regardant toujours et encore vers le haut.
"En haut", que ne n'arrive toujours pas à bien prononcer même après 40 ans en France. Quand j'aidais à démarrer en informatique un vieux et sympatique curée, ancien de Fontembleau, il ne comprenait pas bien comment peut-on faire une chose sur son nouveau Macintosh, des différents manières.
N'étant pas satisfait qu'à sa demande "Lequel est la bonne voie?" je réponds "Il n'y a pas une seule bonne, chacun choisit pour soi!", il m'a mise à ma place en me disant: "on ne dit pas en Haut" mais "en o" ou quelque chose comme ça.
C'est mon mari, Sandou, qui m'avait acheté cet animal taillé en bois, dans un station essence sur le bord de l'autoroute de Yougoslavie, et il fait partie de ces "petits riens" qui pour moi disent beaucoup. Il me l'avait offert, puisque je l'avais aimé et regardé longtemps, mais ajoutant tout suite: "C'est comme toi! Il aspire toujours plus haut, veut davantage, comme toi qui n'arrêtes pas à étudier!"
J'avais pas encore 40 ans, et je préparais, tout en travaillant, ma diplôme que je n'avais pas réussi à avoir en Roumanie à 24 ans. Mon mari n'appréciait pas que je continue à étudier. "Tu es une éternelle étudiante!" me disait-il, mais pas d'une façon fière, au contraire, dédaigneusement.
Je suis une éternelle étudiante.
C'est vrai encore aujourd'hui. Je viens de m'acheter un livre "Photoshop Elements 4 Class in a Book" avec dix longues et difficiles leçons pour apprendre plus sur l'outil que j'ai déjà, mais ne sais pas encore utiliser à son vrai potentiel.
C'est dur. J'ai déjà appris pas mal, mais je n'arrive même pas faire une leçon entière par jour. Mais j'apprends. Je n'ai jamais appris facilement ni rapidement, et en même temps je n'ai jamais arrêté à étudier.
Quand enfin, j'ai eu mon diplome à 43 ans, je me suis dit "à partir de maintenant, je peux ne plus étudier que ce que j'aime!" Et, à mon rythme. Aujourd'hui, je répète, mais avec fierté: "Je suis une éternelle étudiante!"
C'est vrai aussi que j'aspire à "plus" toujours, mais ce plus est d'en connaitre davantage, de progresser relative à moi-même, et ne pas m'en soucier si je ne sais pas prononcer bien "en haut" que même un enfant de cinq ans le fait mieux que moi.
ce que j'aime en te lisant Julie c'est de trouver presque tous les jours une anecdote qui te ramène à tes souvenirs.
RépondreSupprimerJe vais t'en raconter une aujourd'hui : cet oiseau qui regarde vers le haut est la réplique presque exacte de celui que nous avions ramené de Zagreb en 1967, mes premières vacances en couple et avec ma fille aînée âgée à l'époque de presque 2 ans... J'y avais une correspondante, Zlata, qui nous y a reçus et avec laquelle nous sommes partis du côté de Rijeka pour un séjour balnéaire... Souvenir, souvenir qui s'est réveillé ce matin. Mais où donc est passé cet oiseau ?
Doit il y avoir une fin aux études ?
RépondreSupprimerA partir de quel moment n'apprenons nous plus ?
Je pense qu'on ne cesse d'apprendre que quand on est mort; tous les jours, ce qu'on entend, ce qu'on lit nous apprend des choses. Ce désire de savoir plus est purement humain et j'admire pour ma part ces personnes qui sont suffisament fortes pour se remettre en cause et recommencer sur le tard de nouvelles études, ou tous ceux qui retournent sur les bancs de l'université pour aborder un sujet qui leur tient à coeur. Aurais-je encore ce courage là ?
Julie j'aime ton élan, ta joie de vivre, ton regard rieur, je te l'ai déjà dit. Et puis jeme retrouve dans tes faits. De la ressemblance il y a dans tes questions et remarques. Par exemple je dis toujours "que je suis une curieuse insatisfaite" car je n'arrête pas de chercher, à savoir, le nouveau, une curiosité intellectuelle. Des gens point s'il s'agit de leur vie privée mais sur la nature humaine, oh oui. Passionnant. Les rencontres comme celles du blog, m'interpellent. Quel miracle peut produire la communication moderne si elle est utilisée à bon escient.
RépondreSupprimerBien à toi Julie.
petite leçon de prononciation du O français:
RépondreSupprimerle O en cul de poule qui s'approche du U, le Ö paysan qui colle aux sabots et file vers le A, le o ! tout rond de la petite fille qui récompense la main, les yeux donnant le beau. OOOOH !
le O -Julie qui, dans toutes les positions n'est pas triste : un O ouvert.
L'important, Julie, c'est que l'on comprenne ce que tu veux dire. ça tu le fais très bien.
RépondreSupprimerBises.
est-ce un cigogne? nous avons dû l'acheter entre 1972 et 1974, mais l'importante était surtout ce que je voulais transmettre à travers le message, pas ce que je disais de moi
RépondreSupprimerJulie, n'hésite pas à demander si tu as quelques problèmes avec Adobe photoshop elements 4.
RépondreSupprimerBonne soirée à l'étudiante ;-)
Votre mari n'a rien compris. Le jour ou on s'arrete d'apprendre, on commence à reculer!
RépondreSupprimerEt vous avez mille fois raison: avec les ordinateurs, il y a plusieurs façon d'arriver au meme resultat. Heureusement! :)
En ce qui concerne commenter sur le blog, j'ai remarqué que Blogger a beaucoup de problemes ces derniers temps avec plusieurs sites, dont le mien. Des fois on clique et ... rien n'arrive!
Gelzy: J'ai rien compris à la leçon de Français mais c'etait joli quand meme! :)