vendredi 19 septembre 2008

Sous le pont de Waterloo

Comme on peut passer sous le pont, la lumière était déjà allumée, le soleil venait se coucher devant mes yeux.

C'était le premier des 12 lundi que je vais y aller.

Non, je ne suis pas et je ne deviendrai pas Artiste, surtout pas avec un A majuscule! Je ne me le suis jamais imaginée, d'ailleurs, je n'en avais jamais envie. Artiste? Ce n'est pas tout à fait vrai, d'ailleurs.

A 11 ans, j'aurais bien voulu devenir ballerine. Ma carrière c'est terminée rapidement, à l'école des petits rats de l'opéra de ma ville, en me comparant à ma collègue de classe. Aussitôt, elle sauta plus haut et plus loin que moi. Normal, elle allait devenir ensuite la première ballerine de notre ville. Mais aussi se marier et divorcer beaucoup trop rapidement.

A 23 ans, quand je l'ai rencontré, elle était déjà désabusé des hommes et leurs mensonges. A l'époque, moi, je n'avais même pas reçu mon premier baiser.

Non, je n'ai pas non plus des talents de dessin ou de chant, pourtant je m'y suis essayé pendant mon enfance dans les deux. Oh, que j'adorais chanter, sans entendre que je chantais tout faux.

Je ne suis pas Artiste, même si je vais aller promener comme on me le demande 'mon Artiste' mais j'étais toujours écrivain, reconnu ou non. Je suis toujours photographe aussi, même si je publie n'importe quoi en arrivant à presque 25 000 images en quatre ans sur l'Internet. J'ai toujours aimé m'exprimer. A ma façon. Selon mes possibilités. Exprimer ce que je voyais, ce que je ressentais.

Les trois pages par jour ne me paraissent pas beaucoup, après les pages et pages de journal et en écrivant ce qui me passe par la tête. Non pas pour être montré, lu, juste pour sortir de soi ce qui nous pèse ou parler à soi même. Depuis 64 ans, je m'y suis habituée. Et, de temps en temps, quand je relis mes journaux, rarement d'ailleurs, ils me servent, ils me guident. Ils me montrent aussi d'où je viens et par où je suis passée.

La même chose avec mes images, elles témoignent de mon cheminement, par où j'étais, ce que j'ai observée. Peut-être, dans tout ceci, il y a des grains qui peuvent illuminer, de temps en temps, quelqu'un d'autre que moi aussi, comme cette lampe sous le pont, discret mais présente.

Si les trois mois des rencontres peuvent m'aider à développer un peu mieux l'un ou l'autre, ou au moins ma façon de parler anglais, je resterai gagnante. Déjà par le fait que cela m'oblige à sortir vers le soir, aller dans le centre de Londres.

Lundi dernière, je suis allée directement là, puisque je devais encore découvrir où cela se trouvait au juste. Mais je pourrais y aller plus tôt, me balader un peu plus loin, aller par autres chemins.

Tant pour moi, découvrir, tant pour montrer d'autres aspects de Londres. Apprendre faire des meilleurs images de nuit. Sans devenir Artiste, mais m'améliorer. Faire un peu mieux qu'avant. Si j'ai appris quelque chose est de ne pas me mesurer qu'à moi même. Ne pas être en compétition qu'avec l'ancien moi.

3 commentaires:

  1. merci de ta visite et l'évocation de ces souvenirs communs.
    je fais toujours des tartes aux pommes ..et toi tu as traversé la Manche pour des horizons nouveaux..bonne chance julie.

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  2. On peut être une artiste de différentes manières et a voir vos photos et a lire vos textes,je crois que vous avez une âme d'artiste.Et je suis bien heureuse de vous connaître.

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  3. Julie, tu es une Artiste de la vie, avec un grand A, avec cette soif, cette curiosité, ce goût de la vie, chapeau bas, Madame ! Je t'embrasse

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