samedi 20 septembre 2008

Moi, moi et moi

Dans un article du Times, daté de mois de juillet, on parlait de la femme de notre Président, puisque même vivant à Londres, je me considère toujours Française, mais aussi de plusieurs actrices qui font parler d'elles mêmes.

D'après l'auteur de ce long article d'un page entier, nous ne devrions pas faire de promotion pour nous mêmes.

Quoi? Attendre que le département PR (relations publiques) le font à notre place? Bien sûr, l'auteur a dû faire partie d'eux et avoir besoin de l'argent, souvent énorme, dépensé. Pour très peu d'ailleurs.

Nous autres, y compris d'ailleurs Stendhal ou Proust, devons faire notre propre promotion. Avec les moyens humbles que nous disposons. Stendhal a écrit un article magnifique vantant l'auteur et son oeuvre, le Rouge et le Noir, bien sûr, comme si ce n'était pas lui qui l'aurait écrit. Proust a fait publier même Les Temps Perdus je crois sur ses propres frais. Nous sommes en bonne compagnie.

Qu'on devient connu ou non, qu'on soit vraiment reconnu ou non, ce n'est pas l'important. Nous avons le droit, je dirais presque le devoir de parler de nous mêmes.

De prouver, ne serais-ce que pour nous que nous existons, que nous créons, chacun de nous, quelque chose d'autre. Dans mon cas, hors les blogs, les photographies que je prends et même, les nombreuses autoportraits prises au fil des années.

Au début, c'était bien pour me rassurer que je ne suis pas aussi horrible que certaines des derniers photos prises de moi me le disaient, et parce que le digital permet de prendre une image à bout de bras (même avec le nez agrandi, puisque trop proéminente et trop près). Ensuite, j'ai prise de toute sorte, y compris exprès des horribles. Chacun témoigne de quelque vérité, finalement.

Reprenant, hier, quelques images des jours de Patrimoine, je suis tombée en même temps sur différents moi, de 2004, année heureuse (que je dois encore décrire) en traversant des périodes plus noirs, avec une Julie bouffie, jusque ces jours-ci.

D'accord, je suis en fait pleine des rides ces jours-ci, ce qui vient avec ma perte de poids. Mais bien sûr, je peux aussi toute heureuse sur le moment, avoir une visage paraissant lisse. Moi? Moi.

Regardez, plutôt. Je trouve qu'il faut de courage pour montrer tel qu'on est, pour parler sincère, pour s'exposer.
After : to fix a moment of pure happinessJulie grimace naturelle

2004 heureuse ou faisant grimace2005

Julie 95 kg "before"Weight Watchers: almost there!

2007 september "avant" et 2008 juillet "après avoir perdu les 20 kg"

Quand on parle de soi, ce n'est pas de narcissisme, en parlant sincèrement, en ouvrant notre âme et creusant profonde, sans le peur de ce qu'on pensera de nous, ou avec peur mais ayant le courage de le faire malgré tout, ce "moi" peut, de temps en temps, jeter la lumière sur une chose qu'un autre ressent aussi et par cela être utile.

Moi, c'est aussi nous.

12 commentaires:

  1. faire sa propre promotion je pense que nous le faisons toujours un peu (mais quand il le fallait c'est à dire dans le travail, j'en étais incapable, ça me déplaisait trop - et du coup les autres le faisaient pour moi puisque je n'étais pas dangereuse)
    Oui bravo pour le courage de se montrer telle que l'on est, mais il faut d'abord avoir celui de se supporter, les autres c'est moins difficile

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  2. une simple remarque julie à propos de:
    "Stendhal a écrit un article magnifique vantant l'auteur et son oeuvre, le Rouge et le Noir, bien sûr, comme si ce n'était pas lui qui l'aurait écrit"
    autrement dit il a fait sa propre promotion , cela m'a toujours semblé une imposture, selon le principe de justice qu'on ne peut être à la fois juge et partie.
    Montrer sa vérité est une chose, la juger en est une autre.Se faire éditer à compte d'auteur, pourquoi pas si on en a les moyens ? faire l'apologie de son oeuvre est autre chose.Non?
    en réalité les choses sont peut-être un peu plus complexes: tout est dans la manière

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  3. J'aime beaucoup ce que tu dis là Julie, je t'embrasse

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  4. S'aimer soi -même . Il est si facile de se détester , de trop conaitre ses démons et ses failles . Quand j'ai des idées de démolitions personnelles , je vais faire un tour au jardin des plantes .Pas pour les fleurs .Pour voir les gens se promener .Ils ont TOUS des défauts . Et ils vivent avec . Alors pourquoi pas moi et mes 40 kilos de trop ?

    Et l'intérieur ? Il est bon et sympa le dedans . Non ?

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  5. C'est un bon article ce matin, qui donne à réfléchir et je vous trouve jolie, vous faites grande dame respectable.

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  6. coucou Julie!
    je suis d'accord avec toi!
    par contre, Micheline, je pense, étant artiste moi-même, qu'au moment où l'on fait un travail, on devrait être à même de dire si c'est de la merde ou pas.
    j'ai déjà commencé des choses, puis me suis aperçue que ça ne tenait pas et tout abandonné pour ne pas perdre de temps dessus et commencer autre chose.
    on peut être content d'un travail sur le moment, en voir les qualités, même les défauts et en parler en bien.
    que Stendhal ait dû à un moment faire semblant d'être un critique ou journaliste qui fait la promotion de son livre, j'appelle ça, comme le dirait Jodorowsky, de la tricherie sacrée.
    parfois, dans la vie, il faut savoir tricher.

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  7. cerise violette,
    il est facile de se détester?? et tous ces gens qui sont imbus de leur personne? se dénigrent parfois pour se faire mieux admirer??c'est bien variable selon le caractère des gens.

    Sara,
    j'aime bien ton conditionnel "devrait"
    et certes beaucoup rient bien de ceux qui gobent leurs "tricheries sacrées" .
    Pour moi, le combat pour la promotion de l'art authentique ne se situe pas au niveau de ces basses manigances

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  8. Ce n'est pas la peine de polémiquer avec Micheline, elle a ses idées, bien ancrées et bien décidées, mais, pourtant: qui va décider ce qui est art "autenthique" - quand même pas les éditeurs pressés ou les critiques?

    Quant à Stendhal, le journal qui a publié son article savait bien qui l'avait écrit, seulement les lecteurs ne se doutaient pas, je ne trouve pas cela tricherie.

    Promouvoir se qu'on fait ou non, c'était un des points graves de divergences entre moi et Michelle. Bon, sinon, il y a aussi des points communs.

    L'importante est d'apprécier ce qu'on fait et rester contentes de soi, finalement, même si avec un petit oreille on écoute ce que les uns et les autres disent.

    Se supporter, oui, Brigetoun, c'est très important, mais plus que cela, s'aimer comme on est, sans se plaindre qu'on aurait pu ou du, etc. Sans se comparer aux autres qui bien sûr sont comme si ou comme cela.

    Merci, merci, pour celle qui m'a écrit, recemment: tu es une artiste de la vie avec grande A, suis-je ou non, mais j'essaye forte à l'être.

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  9. Tu ne fais pas qu'essayer fort Julie, tu l'es ! Je t'embrasse

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  10. micheline, il y a des tricheries sacrées.
    parfois il faut mentir (jamais sur la qualité d'un travail).

    mentir et tricher, parfois ce n'est pas péjoratif.

    et si tu vois le mal partout, je te plains. tu as l'air en colère contre tout.

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  11. Allons Julie tu n'es pas logique
    A propos de Stendhal tu dis » qu’il n’y a pas tricherie, que seul compte que l'éditeur ait été au courant de la vérité, mais pas les lecteurs!! idiots de lecteurs !!comment écrire cela ?
    c’est bien l’éditeur qui a fait une promotion sous couvert de mensonge vis-à-vis des lecteurs (ses intérêts n’y étaient sans doute pas étrangers) et tu dis par ailleurs que ce ne sont pas eux qui doivent décider. Là il s’est bien fait complice et tu trouves ça normal
    Pas la peine de polémiquer comme tu dis : j’ai des idées arrêtées, je suis bornée, merci
    Mais je pense que tu es fatiguée aussi en ce moment ce qui explique la crispation de ton Moi. « Moi ce n’est pas Nous » mais une infime partie du Nous.
    Sans doute est-ce cela que tu veux dire mais l’expression n’en n’est pas moins étonnante..

    « L’art authentique » : bien sûr que non ce ne sont pas les éditeurs ou les critiques qui devraient en décider, et l'argent employé à en faire la publicité, mais l'audience du grand public : toute une organisation sociale qui permette aux artistes de vivre, d'exposer librement et aux simples amateurs d'avoir accès directement aux œuvres, sans qu'elles soient l'objet de spéculations éhontées.
    Et le public aussi doit être préparé à la connaissance, :à l’histoire de l’art , ouvert à l’esprit critique et non pas destiné à admirer ce qu’on lui présente tout mâché comme c'est trop souvent le cas. Choix de société en profondeur . Ce que tu produis sur ton blog est déjà un chemin plus démocratique de diffusion de l'art(« La voie de l’art » ?,).
    Ce que tu fais dans la photographie est un art véritable, des témoignages de vérité que j'admire et qui t’ont ouvert de nouveaux horizons, ce dont je me suis réjouie et je te l’ai dit. Même la façon dont tu montres comme on peut falsifier une photographie est une leçon de vérité qui doit nous rendre prudents devant certains reportages photographiques

    Bon,je m’en tiens seulement à l’art, qu’il soit pictural, littéraire ou poétique et à la manière dont les œuvres peuvent être promues et reconnues. L’artiste peut expliquer, proposer une analyse de son œuvre, la donner à voir, non la juger ou en faire la promotion par une tricherie fût-elle sacrée. Ainsi y a-t-il aussi des mensonges sacrés en politique, en religion, dans la finance…etc. tout se tient.

    Sara :
    « mentir et tricher, parfois ce n'est pas péjoratif » :
    là je ne suis pas en colère, mais hilare devant de tels jeux de mots qui autorisent tous les abus
    mais oui je suis en colère contre le mensonge quel qu’il soit. Ne me plains pas il y a aussi des choses et des gens admirables dans la vie.

    Ne pas mentir sur la valeur : et qui en décide de la valeur ??le soi-même auteur, juge et partie ?de bonne ou de mauvaise foi

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  12. m'enfin micheline, tu me fais rire avec tes grandes phrases.
    écoute, j'ai déjà eu l'occasion de bosser avec un critique d'art très fameux (je n'en ai retiré aucun profit public, mais il m'a vraiment fait évoluer ds mon travail) et je te promets que ce gars savait de quoi il parle! c'était un vrai bonheur de l'écouter parler de l'art. même si parfois je ne partageais pas ses idées. c'était un pro.
    et je n'ai absolument rien contre la spéculation et l'art.
    si j'en avais les moyens je serais collectionneuse. je mettrais le prix fort s'il le faut.
    et j'aimerais que mes travaux se vendent au prix fort.
    quelle honte y-a-t-il à ça?
    combien d'oeuvres que tu admires surement ds l'histoire de l'art ont été rétrodatées, postdatées, etc. ?
    tu serais étonnée.
    où est le mal?

    tes histoires de 'moi crispé" sont aussi très rigolotes :)

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