dimanche 26 février 2006

Mais pas tant qu'elle!

Hier, ma fille a appellé d'Amérique, où elle vit avec sa famille, me racontant des problèmes de son école dans lequel elle enseigne en français des petits enfants de six à sept ans. Surtout, cette fois, des problèmes avec des parents et collegues, mais surtout de ses propres réactions.

"Je suis trop directe, ne sais pas assez bien comment formuler, répondre pour ne pas heurter..." disait-elle.
- Hélas, tu as hérité ceci de moi, j'ai répondu.
- Oui, je l'avais dit aussi à l'adjoint de directeur qui m'aide en général à mieux formuler mes réponses, dit-elle. Très franche, honnête et sans tact... comme ma mère disant ce qu'elle pense. Mais, quand même, pas tant qu'elle!"

Aïe.

Cela m'a mis à réfléchir pourquoi je dis très franchement (trop? des fois) ce que je pense, sans assez ou sans beaucoup, ou sans de tout l'enrober comme un bonbon, sans les sous entendus le plus souvent utilisés par d'autres. Est-ce vraiment dans les gênes? Hérité de mon grand-père grognon. Est-ce de la culture, de l'éducation de maman? Est-ce parce que je pouvais lui dire n'importe quoi? Est-ce que parce que je parle ainsi avec mes amies et, dans ma jeunesse je me taisais tout à fait avec d'autres?

Probablement, un peu de tout.

J'écris, au fil de la pensé. Je parle au fil de la pensé. aussi. Et, c'est ainsi que je fais aussi mes photos sans trop y réfléchir.

Est-ce bien ou mal? Cela dépend.

Quand je heurte quelqu'un c'est mal. Quand je m'ouvre tel quel, c'est bien, sauf, quand on utilise ce qu'on avait appris pour me heurter. Quand, rarement, je dis quelque chose pas vrai, le fait qu'on est habitué à ma franchise m'aide.


J'avais 25 ans déjà, et depuis trois mois seulement j'étais femme et pas jeune fille.

Je voulais aller en vacances avec "lui" mais mon père n'aura pas supporté de moi, "une jeune fille bien" cette comportement, aussitôt, j'aurais devenu pour lui "un putain". J'ai inventé alors tout une scenario, partie voir mon amie, lui laissant des cartes postales à envoyer vers mes parents, puis repartie en voyage de (pré)noces.

A mon retour, mon père m'acceuillit avec "Tu vois, c'est bien d'être une bonne fille, ma Julie!" C'était ainsi les moeurs d'époque. Tant qu'on restait à la maison, tant qu'on n'était pas mariée, on était supposé à être 'bonne fille' à n'importe quelle âge.

Le lendemain, j'ai tout raconté à ma mère et je ne l'ai jamais regretté.

Après le choc initiale, elle voulait savoir plus, elle m'aida et me conseilla aussi. "Tu sais, tu ne dois pas rester dehors tard le nuit, l'après-midi aussi on peut..." par exemple. Je lui ai lu de mon journal, elle me conseilla aussi comment me défendre d'avoir un enfant et en général, elle était toujours, comme une vraie amie, avec moi.

Je pouvais être franche, honnête avec ma mère. Sans exceptions, toujours.

3 commentaires:

  1. C'est très culturel. Je l'ai constaté en vivant en Allemagne où les gens peuvent être très directs, certes polis, mais souvent blessants.

    Les Français ont tendance à enrubaner leurs propos, même si le contenu n'est pas des plus tendre non plus.

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  2. Merci Juju, alors c'est de la culture Austro-Hongroise que je prends mes paroles directes, et le fait de ne pas les enrober.

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  3. j'ai souri en lisant que la franchise aménerait moins de problèmes dans les familles. et j'ai imaginé des pugilats.
    Non moi ce que je vous envie c'est votre mère. A la rigueur j'étais plus franche avec papa

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