samedi 2 avril 2005

Lire ou pas lire

J'espère que celle-ci viendra après la photo qui vous invite à entrer. Manger ou lire. "Vous serez bien servis" disait-il. J'espère, moi aussi.

Micheline me disait hier : "Mais tu lis beaucoup, Julie!"

Je lis énormément, c'est vrai.

"Moi, je n'ai pas de temps."

J'ai toujours trouvé de temps pour ce que j'aime faire le plus. Pas vous? Faut dire, o:) que je lis moins depuis que je blogue.

Pourais-je vivre sans lire? Comment? En écrivant ses dernières phrase, aussitôt, vient la suivante : ce n'est pas vrai! Il y eu une année entière, une des plus heureuse de ma vie, quand j'ai pratiquement rien lu.

Entre mon travail à plein temps, mes deux enfants encore tout petits, et Pierre, avec qui j'étais autant que possible, le temps passait rapidement et très très agréablement. C'était en 1969, j'avais 35 ans, lui 50, mes enfants 2 et 6 ans.

Mon mari vivait à Paris et ne venait nous voir qu'une fois par mois. Faut dire, que même cela me paraissait de trop, mais lui, avec suffisance me disait : "Julie, tu vas passer encore pas mal de temps seule!" Il n'était pas seul, lui, là-bas, je le savais, moi, il était près de sa maitresse de 20 ans, et n'avait pas l'idée que, enfin, enfin, moi non plus.

Oui, je peux très bien vivre sans m'enfuir dans mes livres.

J'avais un travail intéressant, satisfaisant, reconnu. J'avais deux bouts de choux adorables. Quand ils dormaient, j'étais avec Pierre. A l'aube, je montais à points de pieds et sans chaussure les deux étages et mes enfants me trouvaient à leur réveil dans mon lit de nouveau.

En y regardant en arrière aujourd'hui, je trouve que j'étais irresponsable de les laisser seuls, même endormis dans l'appartement de deuxième étage alors, même si je pouvais voir du bas les fenêtre s'ils s'illuminaient, mais j'étais au rez-de-chaussé, dans la garçonière donnant sur le cour, dans le bras de Pierre. Il était le premier à me tenir tout près de lui tout la nuit. Et tendre. Enfin, beaucoup des choses... et lui, n'avait pas lu un seul livre dans sa vie.

Quelques mois de bonheur complets se sont rapidement envolés : j'y pense toujours avec nostalgie. Mais la vie m'a conduit ailleurs.

Des brumes de Picardie où nous avons habité six ans, vers les banlieux nord ouest de Paris, puis les environs de Washington, ensuite au coeur de Paris. Et maintenant, près de mon jardin. Non, je ne regrette rien!

2 commentaires:

  1. J'aime cette écriture - on y sent quelque chose comme du velours, peut-être du satin... du brouillard le matin dans la rue... et un soupçon de reste de pluie dans la cour.

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  2. «J'ai toujours trouvé de temps pour ce que j'aime faire le plus. Pas vous?»

    Petite interrogation toute simple, mais qui donne le secret du bonheur! Oui, moi je trouve le temps aussi...

    J'adore ton témoignage!

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