samedi 18 novembre 2006

Plus de boulangerie au coin

Evening at my corner's boulengerieA n'importe quelle heure, très tôt le matin je passais par là, il y avait de la lumière au boulengerie. Quand ce n'était pas encore ouverte, je savais que le boulanger travaillait déjà dès cinq heures du matin et des fois même avant pour que les baguettes soient chaudes à l'ouverture et les croissants prèts.

Il n'y aura plus du lumière.

Il y a quelque jours, en allant acheter du pain j'ai trouvé les portes fermés: "sont-ils en vacances?" me suis-je dit, d'abord. Mais ils ne revenaient pas, ils n'ouvraient plus.

"Ils sont partis, furtivement on dirait, un matin de très bonne heure" me dit mon voisin de face.

Hier, en bavardant avec le voisin à côté, il me dit: "ils étaient en redressement judiciaire" ne réussissaient plus à payer leur dettes depuis quelques mois.

Boulangère et son fils
J'avais cru, comme tant d'autres autour de moi, que ce couple honnête et sympa faisaient partie des moeubles, de l'environnement où nous habitions. Depuis, tant d'années déjà! Nous avons vu naitre le petit garçon et près de sa mère dans la boutique quand il était tout petit, puis le voyons grandir aussi, devenir bientôt aussi grand que ses parents, et même de temps en temps, tenir la caisse.

my friendly baker

Et lui, était fidèle à son poste dès cinq heures travaillant sans relache et elle toujours le sourire à lèvres et écoutant ce que les clients racontaient de leur vie, pendant qu'elle leur servait, pain, baguette, croissants, quiches (très bons), gateaux (couci couça) ouvertes tant d'heures par semaine!

Baguette français
Toujours prêtes et à leur postes pour que les baguettes soient chauds pour nos petits déjeuners!

"J'ai lu dans le journal, avec étonnement" ajoute mon voisin, de mes yeux, j'ai lu. Dommage, mais les salaires et l'ursaf coute cher et on doit aussi donner à la femme pour qu'elle a de la retraite, et puis deux autres boulengeries se sont ouvertes récément pas loin.

C'est vrai, inconsciente, j'y allais aussi de temps en temps en passant devant la mienne sans y entrer. Leurs croissants n'étaient pas si bons ces derniers temps, me disait mon fils, et la baguette près de supermarché durait davantage. Je me sans coupable aujourd'hui, de n'être pas entré plus souvent depuis quelques temps.

Il est allé travailler comme ouvrier dans un autre boulengerie, me dit le voisin, bien informé. "Mais où vont-ils habiter?" je me demande, ils habitaient au dessus de la boulangerie. Ils nous manqueront.

Quelle travail difficile, d'année en année, de mois en mois, de jour en jour, des heures en heures! Et toujours, sourire au lèvres. Toujours prètes à être photographiés et toujours préts à bavarder. Ecouter, pas se plaindre de leur propres difficultés. Ils vont me manquer, et pas seulement à moi, j'en suis sûre.

6 commentaires:

  1. coumarine.canlblog.com/
    bonjour Muse, je réponds ici à ton commentaire d'hier, voici donc l'adresse de coumarine qui organise des ateliers d'écriture, Tanette y participe aussi de temps en temps.
    j'aime beaucoup des photos "boulangeries" et admire ce que tu arrives à faire avec blogspot.

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  2. Je suis bouleversée par cette histoire. L'histoire du bon pain. Merci de porter aux yeux de l'inconnu les chemins de traverse des autres ceux qui sont derrière le rideau. E t votre regard si humain, cette compassion. Merci, merci de tout coeur. Trés belle écriture.

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  3. Je suis très troublée car j'ai vécu dans mon quartier exactement la même histoire mais ce n'était pas les mêmes personnes ! Boulangers aussi et la veille de leur disparition j'avais discuté avec la boulangère de la fin de l'année et de ses spécialités régionales. Le lendemain, pfuitt... plus personne. Un an pour vendre le bâtiment devenu une maison indépendante après moults travaux.. ça alors !!!

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  4. J'ai écrit en juillet dernier un billet sur mon inquiétude de voir les boulangeries artisanales que nous aimons bien, détrônées par les grandes surfaces et les machines à pain achetées par les particuliers. Malheureusement, on constate la fermeture de plusieurs d'entre elles.

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  5. C'est tout le petit artisanat qui est en danger , bouffe par les grandes surfaces. Ce n'est pas nouveau pourtant et rien ne semble etre fait efficacement pour sauvegarder ce patrimoine. Car l'artisanat c'est un patrimoine.

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  6. je découvre ce blog!via Claude..
    important tous les jours LE PAIN...moi j'aime le bon pain bien chaud et les pains originaux de mon ptit boulanger! mais que ferons nous sans nos ptites épiceries, boulangerie, bureau de poste de campagne!!!!

    je reviendrai voir les superbes photos !!
    en attendant je vous souhaite une bonne nuit

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