samedi 24 novembre 2007

Les dernières jours

En même temps que je me promène ces matins d'hiver ensoleillé dans les rues d'Argenteuil et me prépare pour la saison des fêtes a venir (j'ai déjà une première invitation pour faire des photographies), en même temps que je vous prends avec moi en Roumanie et revois les images de ses rues et les gens de ses marchés, je suis obligée de replonger dans les dernières jours de mon mariage.

Replonger dans l'enfer.

Obligée? Je me sens obligée envers mes lecteurs présents et futurs. Tous, toutes, qui un jour pourraient passer par quelque chose similaire. Sinon, pour pouvoir leur dire ensuite que on peut en ressortir.

En regardant la date, il ne me parait pas si loin que cela: fin aout 2001. Est-ce que c'était vraiment moi qui a dû supporter tout cela? Bérangère, il y a juste une semaine décrivait dans son blog, une émission télévisée dans laquelle une dame d'apparence distinguée racontait sa vie sm. Des émissions comme cela qui font certains d'autres dire "c'est normale, c'est la norme" et tâcher de l'imposer a leur conjoint en disant "mais tous les français vivent ainsi!" En disant et croyant, puisqu'ils l'ont vu sur la télé que c'est la norme et pas l'exception.

Je n'ai pas ris.

Je me suis souvenue de ce mari qui s'était enragé contre moi, non parce que je ne voulais vivre ainsi (heureusement, il n'en était pas question de cela), mais parce que je ne voulais reconnaitre que c'était la norme, que son affirmation "la grande majorité des français vivent ainsi" était valable, quoi que puisse dire les sites qui veulent le prouver (ou, ce que je ne savais pas encore à l'époque, la femme qui lui avait mis cela dans la tête pour le monter contre moi).

C'était une étape dure dans ma vie, très difficile a supporter. Etait-ce seulement il y a six ans? J'ai de la peine a croire! Tellement c'est passé depuis. Mais en passant par le bas, je vais aussi décrire comment j'en suis sortie.
"C'était une étape dure de ma vie a passer et probablement aussi assez intime comme me l'avais fait remarquer quelqu'un, mais je pense a celles ou ceux qui doivent passer par des choses similaires, les récits qu'on n'est pas seule est si bienvenue dans ce cas! Alors, je continue, je vous emmene avec moi a travers 'monts et vallées'."
J'ajoute une note tous les jours à mon Retro blog et je lis les statistiques: plus de trente personnes le suivent jour a jour, cela m'encouragait déjà savoir que je ne parle pas dans le vide et me disait "on jour..." mais ce matin j'ai recu dans mon email, par où je suis vos commentaires jour a jour, quelques lignes personelles de Sarah, qui ont signifié encore plus pour moi que les chiffres.
"Que tu as raison Julie!que de gens doivent vivre ça bien caché au depart des oreilles des autres... et apres aussi ca deborde des murs de la maison!

en tout cas je devore ce que tu ecris, car tu nous partage quelque chose de personnel mais en même temps moi je m'y retrouves aussi! continue Julie et tes remaques sont importantes aussi... gros bisous Sarah"
Merci Sarah! tes paroles, tes mot me donnent courage a continuer et traverser cette période difficile pour moi.

Ce n'était pas seulement dur a la vivre, c'était aussi douleureux de le transcrire, il y a quelques années déjà dans un texte Word, de le relire. Et maintenant, jour a jour, je suis obligée de relire la dernière note avant de le publier. Que je veuillle ou non, cela me replonge et remonte a la surface des mots et événements anciennes m'ayant heurté et me fatiguent encore, jour a jour.

Il n'y a plus beaucoup! je me dis chaque matin, bientôt tu en sortiras! oui, mais...

Ensuite, arrive la période difficile de rupture, et refaire une vie nouvelle, mais ceci sera déjà la remonté vers la surface. Pour le moment, jour a jour, je suis en train de suffoquer. Pendant que je vous parle de Bucarest, un grand sentier en construction ou des chapeaux avec une grande sourire ou que je traque la lumière et photographie une mure baignée de soleil, un peu de moi reste encore plongée dans le passé. Vivement que cela finisse! Heureusement que c'est derrière moi.

On dit que tout mauvais qui arrive mène a quelque chose de bien, et j'y crois profondément. J'apprécie tellement plus le jour d'aujourd'hui ainsi et ma vie telle quelle maintenant.

En plus en relisant Sarah, en pensant aussi a la façon qu'un récit lu dans une autre de mes périodes difficiles m'avait aidé moi, et a quelqu'un qui peut être un jour pourrait en tirer courage, je me dis "ce n'était pas pour rien." Analyser, le dissequer, je ne le peux encore, pour cela il faudra attendre encore que d'autres années passent.

6 commentaires:

  1. pour avoir vécu, il y a plus longtemps que toi, de telles périodes, je crois savoir un peu, un peu seulement de ce que tu peux ressentir puisque chaque cas est différent, pour moi le deuil est fait... Bonne journée Julie !

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  2. J'ai pris le temps de passer sur ton rétro-blog et m'y suis attardé...
    Ecoeuré de savoir que des hommes peuvent être aussi infects.

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  3. Merci pour vos témoignages, vos commentaires.

    Le deuil est fait pour moi aussi mais seulement du mari, pas encore pour ce que j'avais ressenti puisque j'avais vraiment cru longtemps "c'était le bon cette fois)

    Hélas, ce n'est que les hommes qui peuvent être si abdominables, je suis sure que certaines femmes aussi, des fois.

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  4. solide tu es, et je m'incline. Et suis navrée de ne pas trouver de temps pour le rétroblog.
    Je m'incline Madame

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  5. je trinque au succès amplement méritée et justifiée de ton blog !! bravo Julie !

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  6. J'ai lu ton post d'aujourd'hui avec beaucoup d'émotions, car... moi aussi, j'ai subi des choses atroces de mon premier conjoint, je n'en parle jamais, mais je n'ai pas oublié... le deuil de ce conjoint est fait, mais je n'oublierai jamais les choses que j'ai vécues, l'on ne peut oublier.

    J'ai heureusement refait ma vie avec quelqu'un de merveilleux avec qui je vis un si grand amour depuis six ans, il est aux antipodes du premier, et je remercie le ciel à tous les jours d'avoir placé cet être de lumière et d'amour sur la route de mon destin.

    La vie s'est chargée de me redonner ce que je n'avais pas eu, j'ai eu cette chance et je suis si heureuse, mais je suis d'accord avec toi, on oublie jamais.

    J'ai ouvert cette parenthèse douloureuse car ton post m'y a fait penser. Depuis ce temps, je grandis à tous les jours.

    Merci de m'avoir rappeller ce temps pour mieux apprécier ce que je vis aujourd'hui.

    Bon dimanche et bisous de ta p'tite cousine du Québec.

    P.S: Je vais aller lire ton rétro-blog aussitôt que j'aurai une minute, pour le moment, je m'occupe de ma soeur qui a été opérée d'urgence pour le cancer du poumon.

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