Il y a 45 ans, sans beaucoup de peine, rapidement, avant minuit, mon fils est né.
A trois heures d'après midi, je savais déjà qu'il a décidé a sortir dans le monde, mais ce n'est que après six que son père m'a pris à l'hôpital, en plus, là, la sœur m'ayant examiné m'a déclaré: c'est encore loin!
J'ai insisté pour y rester, ne pas retourner chez nous: je savais mieux. Mon mari n'y croyait pas non plus, il est même sorti "à boire un coup". J'étais seule dans la pièce et ce n'est que une fois revenu que j'ai eu quelqu'un pour appeler la soeur de nouveau.
"Vite, on doit appeler le docteur!" me dit-elle.
Une demi heure plus tard, un docteur, déjà en pyjama si je m'en souviens bien, sous son blouse, a aidé mon bébé a sortir doucement.
Il devait être onze heures et demi.
Il était couverte, au début, des cheveux noirs. "Comme sa grande mère paternelle" je me suis dit. Pourtant, rapidement, il est devenu blonde. Curieux, les bébés.
Ma grande joie était qu'on l'a mise dans un petit lit transparent près de moi et je pouvais l'allaiter quand il en avait besoin dès le début. Quelle joie d'avoir un petit bébé dans ses bras! De le regarder dormir. De sentir son chaleur près de soi.
Quarante-cinq ans sont passés, et pas mal des choses dans ma vie, dans le sien, mais moi, je sens ce matin, comme si j'étais encore là, le regardant enchantée, près de moi, dans ce petit lit transparente, mise près de mon lit d'hôpital.
Je vois encore, l'avidité qu'il mettait à boire, d'abord de mon lait, puis d'une verre, après qu'on m'a appelée a revenir travailler, seulement deux mois après sa naissance.
Les enfants: que des joies m'ont donnée!
Des soucis aussi, bien sûr, d'anxiété, mais surtout la fierté à chaque nouvelle "fait": lève la tête! sourit! grimpe! se lève! marche! parle...
En fait, mon fils n'a pas vraiment parlé jusqu'à il a eu deux ans, quoique il savait bien se faire comprendre, puis, d'un coup, il s'est mise à parler... en deux langues! Français et roumain, et il savait à qui parler l'un et à qui l'autre!
Aujourd'hui, il est trilingue, il a un don pour des langues, comme des dons pour pas mal d'autres choses. Et bientôt, je vais prendre le petit déjeuner avec lui. Ah oui, je vous disais, les enfants, des joies sans cesse. Et bien sûr, même après 45 ans, il reste mon enfant, avec un lien fort entre nous.
Les années ne comptent pas. Elles se sont envolées ce matin d'un coup pour m'apporter ce jour-là, ces heures là, mais aussi pas mal d'autres entre celle-là et aujourd'hui.
bon anniversaire au très grand bébé
RépondreSupprimerCoucou Julie
RépondreSupprimerBeaucoup d'Amour entre ton fils et toi......
Beaucoup d'émotions........
Je vous souhaite une très belle journée
Et un Joyeux Anniversaire !!
Douce journée
Claude
Bon anniversaire à votre fils et une exellente journée qui est pas mal avancée chez vous.
RépondreSupprimertout à fait, un enfant quelque soit son âge reste un "enfant" pour sa mère (ou son père je suppose) : ainsi moi qui vais sur mes 47 ans je fais le bébé sur les genoux de ma mère pour la faire rire ainsi nous sommes deux à rire, et puis lorsque c'est le jour et l'heure de ma naissance, c'est moi qui appelle ma mère pour faire "ouin ouin' au téléphone, nous rions encore.
RépondreSupprimerNous aimons faire ce genre de démonstration car la vie doit être puérile pour ceux qui s'en contente, quelque soit nos vies, nos préoccupations et nos occupations.
Un beau texte qui me montre l'autre côté, je voudrais que mes enfants à leur tour prennent soin de moi comme j'ai pris soin d'eux et comme j'essaie, de prendre soin de ma mère, avec mes moyens et mes capacités