dimanche 23 avril 2006

Ecrire, du profond de soi

Un vieux texte retrouve, qu'en pensez-vous?


Ecrire profondément, écrire avec passion

Écrire profondément veut dire écrire avec passion sur les sujets qui sont vraiment importants pour nous. Pour écrire profondément, nous apportons tout à notre écriture, l’esprit, le cœur, l’expérience, nos amours et nos haines, des traces de mémoires et les dernières nouvelles qui nous sont arrivées. On écrit comme en transe. Le vent arrête de souffler. La montre arrête à tiquer. L’univers autour s’arrête pour céder place à l’écriture.

Laissez vos personnages vous visiter, débattez-vous avec les émotions et les visions. En proie d’une obsession, vous vous dites « je dois explorer ce truc ! Où est le papier ? Je dois comprendre ce truc en l’écrivant ! » En général, il s’agit d’un ‘truc’ qui n’a pas encore des mots attachés à lui.

Faisons taire nos démons qui détruisent notre détermination et assèchent nos bonnes idées. Disons-lui : chut ! Tranquillisons nos nerfs. Trouvons un endroit tranquille. On doit se relâcher pour permettre au bébé de sortir. Éliminons les pensés envahissants, disons-nous : je suis prête à écrire ! Ne laissez pénétrer dans l’endroit d’écriture les doutes, ne laissez les démons vous attaquer.

Le début est plus souvent quelque chose vu à moitié, une image passagère, un bout d’idée. Comment savoir si c’est le bon ? Quand vous y pensez, vous vous sentez excité, vivant. Et un peu anxieux. C’est important et dangereux à la fois. On peut découvrir quelque chose d’inattendu ou douloureuse. Quand on ose, l’écriture peut aussi vous amener de la peine et cela nécessite de courage et une soif de découvrir.

Prenez un papier et un crayon, laissez les images venir.
Qu’est-ce important ?
Écoutez. Capturez ce qui arrive, images, phrases, questions.
Relisez. Laissez reposer, donnez-leur une chance.
Acceptez que vos sujets (thèmes) puissent vous perturber.
Quand vous êtes prête, prenez un d’eux ou laissez-vous être choisi par eux.
Donnez-vous une minute pour voir s’il vous reste encore important.
Dites-vous : J’écrirai d’un...
Dites-vous : Je vais laisser l’émerger.
Décidez. Où allez-vous écrire ? Combien par jour ? Quand ?
Agissez : réalisez vos plans d’une semaine.

Un thème à ce stage est plutôt une question que vous vous posez, pas une réponse.

On a de million de choix à faire. Le premier choix est de décider si on écrira pour soi ou pour publier ?

Profondément, d’accord, mais populaire ou plus littéraire ? Jouez avec l’idée, le sujet. Donnez-vous un titre provisoire ou alors, écrivez 25 titres sur votre sujet choisi d’une façon différente. Lequel vous attire ?

Mes exemples pour ces textes sur l’écriture :
Nouveauté Façon moderne de voir l’écriture
Facilité Guide pour tous de mieux écrire
Simplicité Savoir et pouvoir écrire
Complet Tout sur l’écriture
Démystifier Les secrets des écrivains
Écrire pour soi ou pour ? Profondément ou / et populaire ?

Commencer à écrire en vous y immergeant. Chaque texte est un voyage en inconnu. Comprenez, acceptez que le 1e jet puisse être horrible, même d’un énième, d’ailleurs. Laissez la vie y entrer et ne vous arrêtez pas pour réviser. Croyez en votre matériel.

Quelquefois on se sent haut, autrefois bas, un mot échappe, on fait des erreurs, beaucoup d’efforts puis on se relaxe, les idées changent, tout cela fait partie de l’écriture.

Acceptons la complexité de l’écriture. Quelquefois on écrit calmement, mais les phrases ne sortent pas, autrefois tout excité on suit à peine tellement cela coule rapidement. On rejette de critiques facilement un jour, puis l’un autre nous heurte profondément. Acceptez ces difficultés naturelles de la création. Acceptez que certains textes ne sortiront pas bien, autant que la joie quand d’autres textes brilleront.

Avant le réveil du matin, les choix sont en train d’incuber.

Devenez amis de votre texte, même si quelquefois on le hait. Travaillez à la relation. Trouvez le problème quand vous sentez que quelque chose cloche, comprenez la difficulté. Laissez vos diverses personnalités interagir sans les forcer dans des trous préétablis.

Évaluer son travail, son œuvre, son bébé, n’est pas simple. Ce que vous vouliez dire est dans les mots présents mais aussi ceux qui sont absents du texte.

Que vouliez-vous montrer ? Que ressort du texte ? Que trouble, dérange ?

C’est dur de regarder droit dans les yeux notre œuvre. On fait des rêves et on hait voir les problèmes. Nous savons qu’il nous demandera du temps à modifier, il nous fait mal quand il ne marche pas, ayant tellement investi dedans déjà. Nous sommes peinés à découvrir des amères vérités et nous avons de joie intense quand enfin, nous découvrons comment procéder. Et de nouveau, nous sommes aussi anxieux. Posons des questions pour trouver des réponses.

Quelquefois vous écrivez une phrase et vous sentez une malaise, un sentiment d’aller en mauvaise direction. L’alarme interne nous avertit que vous êtes arrivés à une décision critique. Mauvais ou correcte ? Lequel ? Où une alarme vous prévient que vous vous enfoncez plus profondément qu’anticipé. Ces alertes, nous écouterons les uns, écarterons les autres, faisant plein des bons et nombreux mauvais choix.

Certains choix nous arrêteront sur le chemin.

Cette crise peut être seulement pour un moment d’évaluation et pas une défaite ou une erreur. Quand on se juge, on se heurte. Il faut attendre le moment quand on peut regarder l’œuvre d’un nouvel angle. Alors, exclamez-vous : c’est ici que le texte a pris un mauvais chemin ! Une fois qu’on se rend compte que le travail est devenu meilleur, de nouveau on se sent bien.

Une fois le choix fait, l’œuvre nécessite une attention sans partage. L’écrivain est passionné, non-conformiste, indépendant, emphatique, réfléchi sans excès. Il n’y a pas de créativité tant qu’on ne se permet pas la liberté de faire un énorme tohu-bohu.

Chaque fois que nous écrivons, notre ego est présent, mais j’écris malgré le danger. Je travaille et accepte que seulement une partie me plaise. Ainsi on cultive et laisse fleurir notre talent. En relation avec soi, l’idée en germe, l’expression l’œuvre grandit et change, mais aussi en relation avec le lecteur, avec le monde.

Dans la vie, on peut raconter des vérités amères et aussi des fables réchauffant les cœurs. On peut raconter même des vérités dures avec une voix plus légère.

Nous transpirons même en écrivant votre dixième texte, mais de temps en temps enchantés, excités quand quelque chose profond ressort.

C’est une expérience fantastique.

7 commentaires:

  1. Tu sais si bien traduire mes pensées en mots, Julie. Merci, tout simplement!!

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  2. Je continue à penser que tu es une fameuse tohu-bohu- écrivaine Julie ! Celle qui introduit de la dynamite dans la banalité et qui affine les douleurs en les explorant. Bon retour et à bientôt !

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  3. C'est beau la passion! Surtout celle de l'écriture... Il y a tant de façons de s'exprimer en mots.
    Et grâce à Gelzy, je sais à présent ce que veut dire tohu-bohu exactement. Sa remarque m'a fait ouvrir le dictionnaire.

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  4. ah l'écriture Julie, tu retraces ici tout ce à quoi j'ai déjà pensé, et ce passage là : "L’écrivain est passionné, non-conformiste, indépendant, emphatique, réfléchi sans excès. Il n’y a pas de créativité tant qu’on ne se permet pas la liberté de faire un énorme tohu-bohu." est tout ce que je ressens sans être écrivain pour autant, et je rajoute un jeu de mot facile :aucun écrit n'est vain !
    Bon retour !

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  5. fort et très structuré, ce texte pourrait servir de manuel. Mais je n'aurai pas l'audace de penser qu'il puisse me concerner. Indépendemment de l'écriture, il faut avoir quelque chose à dire et y croire profondèment

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  6. nous avons tous quelque chose à dire, il faut seulement oser à creuser profondément pour le retrouver - ou laisser les choses couler et relire, réfléchir ce qu'ils veulent dire

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  7. merci Gelzy et les autres! vous me comblez, j'espère aussi que il y a un grain qui germera dans la tête de quelqu'un dans ces lignes

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