Il était une fois une adolescente de 15 ans.
Elle vivait loin, à l'autre côté de ce qu'on appelait "le rideau de fer", une hongroise vivant dans la Roumanie communiste.
Elle aurait voulu porter la cravate rouge des pionniers, mais on lui dit "trop tard, c'est pour les enfants." Ensuite, "mais vous pourriez devenir animateur des pionniers en devenant membre de l'Union de Jeunesse Ouvrière (communiste).
Communisme, c'est quoi? elle demanda alors.
Tous le monde aurait tout ce qu'il en a besoin, à ce moment-là, mais en attendant, "tous selon leur travail, leur mérite."
Magnifique! alors, on ne va plus faire de la distinction, de la discrimination! Aucun enfant ne serait plus tué ou puni à cause de ses parents! De son origine, richesse, religion, nationalité... La jeunne fille s'y est mise de tout son coeur.
Elle devrait bien apprendre d'abord, et puis lire des livres, Staline, Lenine, et des romans pour la jeunesse sur des héros et héroines de l'Union Sovétique.
Une des ses héroines fut une électricienne qui dans l'hiver froid Russe monta réparer les fils sans gants. Elle décida alors se préparer, ne jamais plus en porter, même quand il faisait très froid à Bucarest le matin, en allant à l'école. Quand elle obtint, oh joie, le carnet de membre tant souhaité, elle le mit dans un petit sachet confectionné pour cela sur son coeur, sous ses vêtements. Elle obtint aussi la cravate rouge pour conduire des pionniers d'un école.
Elle avait 15 ans et demi, quand une nuit, on emporta son père. On ne leur dit jamais où, pendant sept mois, elle ne savait même pas s'il vivait encore ou non. Une semaine plus tard, "fait to autocritique!" elle fut critiquée dans une séance publique et non seulement la cravate mais le carnet de membre lui fut retirée. Et les connaissances passaient l'autre côté pour ne pas devoir lui parler.
Sept mois. Son père fut relâché, mais c'est une autre histoire. "Erreur." A l'association de Jeunesse, on ne lui dit pas autant, mais on l'appela, lui rendit son carnet et on lui désigna une autre école, la seule école hongroise de Bucarest: "occupes-toi des pionniers là."
Elle eu 17 ans, préparant des nouvelles enfants à devenir pionniers.
Un matin, une petite fille blonde et mince l'aborda, les yeux en larmes. "On ne m'a pas mise sur la liste, pourtant, je suis obéissante, j'ai des bonnes notes. Ce n'est pas ma faute, si, de temps en temps j'arrive en retard! Je dois participer aux exercices de ma famille d'acrobates, sinon, pendant le spectacle de soir, un accident risque d'arriver. Des fois, cela dure plus que prévue. Demandez, maman. "
Elle alla voir la mère, au centre ville, près du cirque, ils habitaient dans une caravane. "C'est une bonne fille, reste souvent longtemps étudier le soir, et oui, le matin, régulièrement, elle doit participer aux répétitions, sinon le numéro de cirque acrobatique deviendrait dangereuse. Et nous avons besoin de tout l'argent possible, mon mari avait été arrêté. Ah oui, on soupçonne toujours de tout les gens de cirque hélas. C'est pour cela qu'on ne veut pas lui donner la cravate rouge, en fait."
La jeune fille fait tout possible pour que la petite fille, elle aussi, puisse être admise avec les autres pionniers. Avec quelle joie tous sont venus le matin: enfin, ils reçevront la cravate rouge méritée.
Mais, ce matin-là, on lui apporta de l'Union de la Jeunesse, une cravate de moins. "Il n'y avait pas assez" marmonna le responsable qui est arrivé avec elles.
"Que faire? Que faire maintenant?"
Qu'est-ce que vous auriez fait, vous?
La jeune fille donna sa propre cravate à l'enfant du cirque, qui avait mérité à devenir pionnière, comme les autres. Elle même, ne reçut jamais plus une autre cravate ni une groupe de pionniers de s'en occuper, mais elle ne regretta jamais sa décision.
Elle ne portait plus son carnet sur le coeur, mais continua d'aller a l'école sans gents. A chaque fois qu'elle a froid au mains, puisque elle ne porte pas des gents, elle se retrouve soudain sur les rue de Bucarest. Elle est heureuse de se rappeler de cette jeune adolescente enthousiaste qu'elle avait était, jadis.
elle avait raison et raison de ne pas le regretter - premier pas pour faire une sacrée bonne femme épatante
RépondreSupprimerElle a eu raison, on ne doit jamais regretter une bonne action.
RépondreSupprimerpas étonnant que cette jeune fille soit devenue la Grand mère blogueuse que nous connaissons
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