mercredi 4 novembre 2009

Inspiration: d'ici à Gelzy, de Kat Imini retour

Hier soir plutôt, Gelzy, Giselle inspirée par les feuilles d'automne et mes dernières paroles ici, a composé une fort belle poème chanson, dans son blog.J'avais envie qu'on la lise, en route, pour montrer plus des débuts des blogs, je tombe sur le blog de Kat-imini, et une note écrit il y a quelques jours à peine.

A son tour, elle m'inspire!

Elles écrivent en vers, je pourrais chanter plusieurs mais jamais m'exprimer avec autant de poésie comme elles. Pourtant, nous résonons aux même rythme souvent.

Mais oui, ce n'est pas la machine qui écrit, ou le dictaphone qui parle, c'est nous, c'est nous ce qui vient de l'intérieur!

Ces dernières temps, j'écris moins, je parle plus, la fluidité des histoires dites m'enchante, on peut les modifier au gré de l'occasion, des gens qui écoutent et regardent et du moment, tout simplement, jamais figé tout à fait.

Par exemple, ce discours qui se veut "inspirer des autres" j'ai composé et recomposé énième fois, ce matin, la dernière, pour le moment. Je dois l'apprendre, au moins quelques phrases tel quel, pour être capable de les dire avec confiance ce soir. Mais j'ai déjà été demandé à le dire a la fin du mois, de nouveau.

Pour une audience tout à fait différente, très tôt le matin, entre des gens travaillant en finance, il sera transformé de nouveau, la même et pourtant pas la même. J'adore la fluidité possible dans une histoire orale!

Mais voici le début de l'histoire que je vais raconter, ici, bien sûr, en français, décrite tel qu'elle arrive.
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 Nous devons tous apporter des visiteurs.
Puis-je apporter un enfant avec moi à cette réunion-ci?

1939 : 5 years oldLa voilà. Elle a trois ans et tout la confiance pour monter sur une boite et jouer, chanter, raconter. A tout public.

(Ici je vais monter sur un petit tabouret et prendre la même pose.)

Ensuite, quelque chose arrive. Quelque chose nous arrive à tous à un moment donné, nous faire perdre le confiance.

C'était deux ans plus tard, pour moi, j'avais à peine cinq ans. Je me vois comme si j'étais pourtant 70 ans se sont passés depuis. Une grande réunion familiale, dans le jardin de ma grande mère.


Je sautillais pleine de confiance de l'un à l'autre pendant que ma cousine Suzanne, était tapis tranquille dans un coin, comme d'habitude, toute sagement.

Subitement, ma tante dit: maintenant, récital. "Viens Suzanne, chantes-nous!"

Aussitôt un cercle se forme, Suzanne au centre commence à chanter, en prenant de plus en plus confiance. "Az a szép, az a szép, akinek a szeme kék!" C'est la blonde aux yeux bleus qui est la belle... chante ma cousine blonde aux yeux bleus, une chanson populaire hongrois. Tous applaudissent. Bravo! Oui!

Je me sens encore devenir de plus en plus petite.

Celle qui est belle a des yeux bleus? Les miens sont noisette. Celle qui est belle a des cheveux blonds? Les miens sont brun foncés. La peau blanche? La mienne est pleine des taches de rousseur. Sait chanter? Je n'étais pas préparé, je ne savais pas une seule de début à la fin!

Maman me dit plus tard: "même si tu n'es belle, tu es intelligent"; ceci n'a qu'à mis l'huile sur le feu. J'ai décidé alors, à cinq ans, que n'étant pas belle, je ne dois plus jamais être sur l'estrade, mais rester derrière le rideau à diriger. Jouer sur une scène n'est pas pour moi.

Il a fallu 70 ans pour que je paraisse de nouveau sur une scène, la mois dernière, au théâtre Canal Café au Londres. Comprenant, après toutes ces années, finalement, que ce n'était pas la couleur de la peau, des yeux ou des cheveux, le forme de visage ou de corps qui comptait, mais la confiance de soi et avoir quelque chose à dire.

Ainsi va commencer, mon discours de ce soir.

2 commentaires:

  1. À l'heure qu'il est votre discours est passé. Je suis certaine que vous avez fait un bel effet.

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  2. Tellement touchante votre histoire. Si les adultes savaient comme la confiance de l'enfant en lui-même est fragile! J'étais moi aussi une brunette aux yeux noisette, tranquille dans son coin. J'ai longtemps eu l'impression qu'il suffisait que je parle d'un rêve ou d'un souhait pour qu'on me l'anéantisse à tout jamais. Il m'a fallu, comme toi Julie, attendre bien tard pour réaliser des rêves un à un.

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