Encore une photographie prise devant la gare de York, samedi, avant d'entrer dans l'hôtel près de la gare où la conférence se tenait.
J'ai prise d'abord un jeune homme mangeant une sandwich penché sur un petit mur, ses jambes se balançant , puis un homme avec un pipe, me souriant, ensuite ses deux femmes.
Elles ont été enchantées que je leur ai demandé, mais je suis partie le coeur lourd. Elles se ressembles, comme des soeurs. Avez-vous observé aussi? Celle avec le manteau noir, et souvenir de la première guerre et les familles des combattants, est tout noire autour d'un de ses yeux.
Pourquoi?
Que c'est arrivé?
J'ai aussitôt supposé le pire: quelqu'un l'a frappé en plein visage. Peut-être, même son mari, pleine de furie.
Je n'ai pas osé demander.
Ce m'est arrivée, à moi aussi, une fois.
Enfin, une fois, comme cela, sur pleine visage en laissant des traces que mon père qui venait en visite quelques jours plus tard, a pu voir.
"Il te frappe?"
Je n'ai pas reconnu, honteuse et ne sachant pas que dire, mais je me suis encore davantage éloignée de mon mari, à ce moment là. J'attendais déjà mon temps, a m'en débarrasser.
J'avais 38 ans, c'est loin, mais pas assez loin que en voyant cette femme, tout ne revient pas à l'instant, le coeur lourd.
Je dis et crois que tout mauvais mène à quelque chose de bon, à quoi bon était que, sans savoir être prévenue, d'un coup "le moutard montait dans la tête" de mon mari? Alors, il frappait fort. Sentant que j'ai dépassé les bornes, lui manquait du respect.
Quel respect?
Ce ne n'est passé pas souvent, dans ma vie de mariée, mais c'est commencé après que je me suis rendu compte qu'il m'a trompée, pendant qu'il était "voir ses parents" une mois entier en août. J'étais enceinte de mon deuxième enfant.
Il ne m'a pas frappé souvent, sauf ces temps-là, mais même plus tard, je ne savais pas quand sa furie soudain va éclater. J'avais appris a essayer "ne pas le provoquer", autant que je savais.
Non seulement je ne gagnais pas assez alors pour vivre avec mes deux enfants, mais j'avais peur de lui aussi, ce qu'il fera si je divorce. Maintenant, je me demande, comment j'ai pu vivre encore huit ans avec lui, après le premier incident.
C'est peut être la seule partie de ma vie qui n'est pas trouvé une réponse. J'essaye de me dire, 'je me suis plongée de nouveau dans études', ou alors, "nous sommes venus à Paris ou région Parisienne où j'ai pu me remettre", et d'autres choses analogues, mais je ne trouve pas une réponse claire.
Je vous écris ici, mais je ne sais pas encore si je pourrais en "parler" en public, tant que ce n'est pas résolu en moi. En voyant cette femme, attendant sur les quais de la gare, pleines des choses se sont ouvertes soudain, choses qui peuvent encore me bouleverser, choses que je dois un jour "résoudre" en moi.
On a peur. Terreur. Plus que de mourir, sinon souffrir. Surtout, que le plupart de temps, cela vient quand on ne s'y attend plus, quand on a oublié que cela peut arriver encore une fois. Bien sûr, a chaque fois, justifié par l'agresseur: 'tu as....'
Des choses qui ne leurs plaise pas, mais qu'on pourrait discuter. Avait-il peur à discuter avec moi? Se sentait-il tellement en infériorité? Avait-il besoin de le prouver en frappant? Peut-on maitriser le sang venant d'un coup dans la tête, le reflex musculaire?
A part de cela, pourquoi je ne l'ai pas quitté, quoi qu'il arrive, quand il m'a frappé la première fois et j'ai tombé tout en bas des marches, ne pensant qu'à ne pas perdre le bébé futur, qui naîtra en deux mois? Ma réaction, ensuite, étaient des pleurs "hystériques" avec mes dents qui claquaient, sans arrêt.
"Je regret, me disait-il, mais pourquoi tu..." puis "Arrêt, cette pleure hystérique, arrêt claquer les dents!" J'avais peut-être 32 ans alors. C'est comme si c'était hier, je me vois sur le lit, pleurer et ne pas savoir arrêter mes dents claquer.
J'espère, que cette femme... j'espère.
Oui, Julie, pourquoi n'arrive-t-on pas à quitter les personnes qui nous font du mal, pourquoi leur trouve-t-on toujours des excuses ?
RépondreSupprimerTrès intéressant ton témoignage et très émouvant.
Merci à toi.
Quelqu'un qui bat une fois le refait toujours. Mais quitter enceint et avec un autre enfant ce n'est pas facile. Très émouvant.
RépondreSupprimerQuel poignant et lucide témoignage! Merci pour la confiance que tu nous accordes!
RépondreSupprimerFrançoise, Solange, Helianthine, je vous remercie de votre courage à trouver des mots, surtout, à me faire sentir votre présence.
RépondreSupprimerPour cette note, c'était encore plus précieux que d'habitude.
Le compteur me dit que j'ai des visiteurs ouvrant mon blog, mais de plus en plus rare qui, comme Solange, le fait souvent, disent quelque chose. Pourtant, le blog, permet un dialogue, non seulemnt "publier", mais aussi une conversation.
Alina, aussi de loin me dit "c'était différent à l'époque, on ne quittait pas si facilement..." en fait, quitter n'est facile aujourd'hui non plus, et probablement ce n'est que le "moi" que j'ai devenu qui se révolte à "pourquoi j'ai resté encore des années"
Je n'ai jamais envisagé rester sans mes enfants, mais pour vivre avec eux, il fallait un minimum, et ensemble, on le gagnait.
Pourtant, une fois séparée, j'ai trouvé d'abord de l'aide, de mon père soudain là, après tant des années, ensuite, la force en moi même de gagner l'argent nécessaire pour les éléver, les envoyer faire des études, les aider tant que c'était nécessaire.
Je le sais maintenant, mais à l'époque je ne voyais pas d'issue.
J'ai la gorge serrée à la seule lecture de ton courageux et touchant témoignage.
RépondreSupprimerMerci de ton authenticité et de ton amour de la vie. Tu es inspirante.
oui merci Julie de faire de cet espace de liberté qu'est le blog autre chose qu'une jolie vitrine technologique et qu'un endroit où nous rassurer. "ça" existe aussi et il faut l'exprimer
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