Mon oncle m'a dit hier, au téléphone, qu'il a failli mourir il y a deux jours.
Il a signé, qu'en tout responsabilité, il refuse d'aller à l'hopital, à 98 ans, il préfère de mourir chez soi (ou dans le maison des vieux où ils sont avec sa femme, dans une chambre meublé par eux).
Il ne croit pas qu'on le laissera partir en voyage dans ces conditions, donc, probablement, ne poura aller à Cluj (mon Kolozsvàr, ville natale) fêter la fin d'école comme le doyen. Mon cousin va le représenter, et peut être, moi aussi.
Finalement, comme il ne dépend que de moi, j'ai décidé d'y aller, au moins jusqu'au Budapest d'abord et à Leànyvàros qui n'est pas loin de la capitale, où il est maintenant. Ensuite, on vera.
Mon oncle était architecte, il a fait entre autres un important aéroport d'une ancienne colonie française. Il montre toujours, fier, la photo avec De Gaulle venant l'inagurer.
Il a lutté tout sa vie avec le pied mal développé, un d'eux attrappé par un sort de paralysie infantile, dans lequel d'ailleurs son père ne voulait pas croire, le forcant à marcher quand cela lui faisait affreusement mal "t'es un homme ou quoi?" lui disant.
Il en veut encore à son père pour cela.
Pendant les périodes dangeureuses, comme le beau-frère de sa femme faisait partie de organisation résistants juifs, il a réussi à inscrire tout sa famille, (sauf la notre) dans un convoi à qui les allemands on promis, contre argent, de les laisser partir en Palestine.
Ils ont atteri dans le camps de Bergen-Belsen, où son fils, mon cousin Thomas, deux ans à l'époque, a failli mourir. Mon oncle et sa femme, ont réussi le sauver et partir après "seulement" six semaines dans le camps de concentration, en Suisse, mais seulement leurs deux fils. Le pauvre Thomas avait même plus trois kilos et était presque mourant. Mais, les parents de mon oncle, ma grande mère (qui a écrit avant, là, après, le journal de Sidonie qui est en ligne, sur un de mes blogs) et ma tante avec ses deux petites filles, sont restés encore six mois au camps de concentration.
De pays en pays, mon oncle et ma tante sont venus habiter en France.
C'est seulement quand il a senti qu'ils ne peuvent plus vivre seul, qu'il s'est retourné à Hongrie, trouvant que la vie dans un maison de retraite là était plus à sa portée.
Après sa retrait, il a continué à oeuvrer pour éléver un monument, dans la cour de la synagogue de Budapest finalement, à tous qui ont contribué à sauvegarder des juifs dans les périodes les plus difficiles.
Un, deux milles, quinze milles, chacun combien a pu, pour lui, Kestner était un héros, faisant de son mieux dans une période très difficile. En Israël, des années avant, Kestner avait été tué par un fanatique réligieux, tout comme Rabin, en disant qu'il était un traitre, puisqu'il n'a sauvé que certains, pas tous, et pour le faire, il avait pactisé avec le diable SS. Mais, chacun de nous fait ce qu'il peut dans les périodes dures.
Non, mon oncle n'est pas un ange non plus, il devait toujours de l'argent à tous. Il vivait comme un seigneur, il ne pouvait jamais dire non à sa femme.
Il y a deux ans, cela m'a rechauffé le coeur, il a donné l'argent à sa femme, de 91 ans et ne sachant marcher plus que très peu, pour qu'elle s'achète des belles chaussures sur le Champs Elysées. Elle voulait qu'on la voit avec, ses amies de la maison de retraite. Je suis allée avec ma tante acheter des chaussures, parce mon oncle était déjà à l'époque trop fatiguée pour une telle expédition. Nous avons fait trois boutique avant qu'elle trouve "chaussure à ses pieds", assez belle, assez commode, assez élégante.
(Moi, je n'ai que les chaussures très commodes, étant tout à fait différente de ma tante, je dépense mes sous pour des livres surtout.)
Humaine, faillible, héroïque, mon oncle a des yeux chaud bleu de ma mère, sa soeur.
Oui, héroïque aussi. Quand les wagons de bestiaux transportant les 1670 juifs s'était arrêté, et ils avaient affreusement peur que finalement ils atterissent à Auschwitz, c'était mon oncle qui est retourné à Budapest, pour le dire et voir ce qui se passait. Il n'a pas réussi à revenir à temps, le convoie était déjà parti, mais finalement, il a réussi à les rattrapper avant la frontière allemande.
Enfin, ceci est une autre histoire, ou plutôt, en partie, déjà décrit dans le journal de Sidonie, qui écrivit pendant qu'elle tremblait qu'il ne retourne pas à temps. Sa femme était décidée à l'attendre et ne pas partir avec les autres, si son mari n'arrive pas. Oui, ma tante aussi tenait à la famille, à son mari, et en dépit des vaux et vallées, ils sont toujours ensemble.
Et j'ai toujours enviée la façon chaud et compréhensive avec laquelle il regard son épouse.
J'aime entendre parler du passé. De nos anciens, dont on transmet la mémoire.
RépondreSupprimerCôté sourire, celui-là est plûtot rare. J'ai horreur que l'on me prenne en photo. Ce jour-là, des amis étaient venus diner, avec un numérique... Je leur présente le plat en faisant une mimique...
Aben/andré !