Raconter l'histoire

C'était important pour moi de raconter cette histoire, de quand j'avais dix ans, à Londres, au théâtre.

Même si ce n'est qu'une petite partie de toute ce que je pourrais raconter autour de ma perte de "maison" chez soi étant la thème de la soirée, ce que j'ai dit, a touché.

Une groupe m'a dit, qu'un d'eux a pleuré. J'ai aussi entendu des rire, quand je parlais de ma poupée que j'ai dû laisser là et que j'ai boudé tout au long de voyage, jusque Budapest.

Le plus important, c'est que par mes gestes et les descriptions, j'ai réussi à faire sentir comme s'ils étaient là, que cela se passait tout près, pratiquement devant leurs yeux.

J'ai réussi, hier soir, (après avoir avalé un médicament fort, pour arrêter mon nez à couler) à faire revivre l'histoire d'une petite fille de dix ans, plongée subitement dans la guerre, persécution, péril. Et même, la réaction de quelques uns a notre retour, sauve, chez nous.

Nous, mais pas notre famille. Pas ma collègue de classe, mon amie, que j'ai survécu déjà avec 66 ans!

La photo est de l'homme qui a manipulé les lumières et m'avait promis de ne pas les mettre dans mes yeux. Il ne l'a pas tenu. Mais j'ai réussi a tourner légèrement et raconter l'histoire avec pas mal des gestes dont je suis fière. "C'était comme cela se passait, maintenant, il y a pas longtemps, comme si on était là."

Pour une fois, je suis revenue, assez contente de moi-même. Faire revivre des scènes, émouvoir des gens, les faire ressentir, j'ai réussi cette fois-ci.