Il y a une année, presque, avant mon départ d'Espagne.
Grenade sur un mur près de notre hotel: il pleuvait ce jour-là.
Beau temps et surtout chaud, pour le reste.
Arrivée a Madrid, l'aéroport en débandade tout comme maintenant. Très mauvaise organisation pour s'occuper des voyageurs ne comprenant pas ce qui arrive et ce qu'ils peuvent faire.
Des queues interminables juste pour pouvoir poser une question.
C'est dans situation de crise que j'ai perdu celle que j'espérais qu'elle deviendra mon prochaine amie de Londres, la dame plus vieille que moi de dix ans.
Nous avions des vues très différentes sur comment affronter une crise et comment s'en sortir.
Pour elle, c'était de s'aligner, faire comme tous les autres. Rester en rang, attendre. Pour moi, c'était de tâcher me "débrouiller", utiliser tout possible pour s'en sortir le mieux.
Les langues que je parle, l'âge avancé que nous avions, etc.
"Je n'utilise jamais mon âge!" me disait-elle d'un air pincé, quand je lui dit que peut-être on pourrait partir plus tôt, on avait du place sur un avion avant la nôtre, tout en continuant rester en ligne "comme les autres" et devenant de plus en plus fatiguée en même temps.
C'était déjà bien après minuit, bien après que nous aurions dû être de retour a Londres.
Pourtant, on nous avait offerte, ce départ, possible avant les autres a cause de notre âge.
Avec le temps, l'air entre nous s'est empiré.
Après notre retour, elle n'a jamais plus voulu même me voir.
Le souvenir me fait encore mal, même si peut-être "c'est mieux ainsi" mais profondément en moi, j'espérais que j'aurais enfin une nouvelle amie près de chez moi, pas seulement au loin.
Chaque jour, en me lavant le main avec le savon liquide qu'elle m'avait offerte six mois avant notre coupure, ah oui, cela dure trop longtemps, mais je ne vais pas le jeter pour autant, j'ai encore un pincement de cœur.
En fait, déjà a Londres, vers la fin, nous ne trouvions pas vraiment de quoi parler, et, a Grenade, nous avons déjà eu des conflits qui ne s'est qu'empiré en situation de crise. Pas une crise grave, heureusement, on n'est pas arrivée là. Je suis sûre, qu'elle expliquerait la situation autrement.
C'est normal.
Chacun de nous justifie ses actions et chacun a ses propres façons de se comporter, sa façon de voir "comment on doit se comporter en tel ou tel circonstances."
Tout cela est passée, mais fait encore partie des choses dans ma vie qui heurtent. Avec le temps, et éloignement, et, peut être aussi la racontant, cela va heurter moins.
J'ai appris trop tôt peut être, que rester sagement au queue avec les autres mène au chambres de gaz, a la perte de vie, rien de bon en tout cas. J'ai appris trop tôt, a éviter les queues autant que possible ans ma vie, en tout circonstances.
Elle a dû apprendre a se conformer, pour survivre dans l'Angleterre après la guerre. Je suppose.
Ce que nous sommes dépend de nos origines, nous n'étions si différentes dans cela, mais aussi ce que chacun a vécu durant sa vie, ses expériences personnelles. Du moment qu'on explique a l'autre, qu'on comprenne nos différences, cela n'est pas grave.
S'ouvrir, raconter des histoires vécues!