Hier à Paris avec le train. Saint Lazar, puis métro jusque Montparnasse. Deux gares et entre eux, dans le métro des corridors interminables et des marches les unes après les autres.
Comment pensent-il que les voyageurs avec bagages vont se débrouiller?
Si peu des escaladeurs, marches roulants et tellement des longues marches! Et difficile, non seulement pour ceux avec des bagages, mais aussi pour des vieilles dames ayant mal au jambes, comme j'étais moi, hier. Comme si j'étais rouillée, le chemin me parut interminable.
Et je me suis rappellée, un jour horrible de ma vie, il y a très très longtemps. J'avais trente ans et c'était la première fois que je venais à Paris. J'étais seule, arrivant à Gare de Lyon avec une grande valise contenant des livres de mon père que je lui portais à Bruxelles (je n'y suis jamais arrivée). Comme je ne savais le mot "consigne" et pas très bien français pour m'expliquer, j'ai dû le tranbaler, cette valise moi-même, surtout que je n'avais pas l'argent pour un taxi.
Je n'oublierai jamais les longeurs des corridors de métro, interminables. Et personne à m'aider, à m'épauler. Je ne me savais pas enceinte, mais j'ai commencé à avoir mal. J'ai fait une fauche couche sur la route. Je ne m'en suis rendu pas compte non plus, seulement, que j'avais de plus en plus mal et que les corridors ne se terminaient pas, les marches et les corridors.
J'ai décrit ce qui se passa par la suite, ailleurs. C'était l'époque "pour la vie..." des embrions et non pas pour la vie des femmes, et j'ai failli mourir puisque personne n'osa pas "toucher" à ce qu'aurait été de toute façon trop tard, bien que deux docteurs me l'ont affirmé que tout était déjà jouée. J'ai survécu, et deux années plus tard j'ai eu mon fils. Toutes les autres femmes, dans le pétrin, n'ont pas survécu à l'époque à ces obsessions.
Heureusement, c'est loin, j'avais pris un analgésique contre les douleurs de jambes qui n'est pas grave: je dois marcher davantage chaque jour, m'entrainer. J'ai passé un bon moment à la piscine et ensuite avec les Canadiens. J'ai eu le plaisir de voir un petit garçon de dix ans avoir vraiment beaucoup d'amour et soin pour sa soeur de six ans. Et leur père, resté veuve depuis peu, plein d'amour et soin pour eux. Difficile, mais ils s'en sortirons. Après cela, je n'ai aucun raison de me plaindre de mes pieds.
Mais ces corridors et marches des stations près des gares, devraient être mieux pensés!
le calvaire des corridors comme tu dis, et des femmes qui souffrent encore dans leur chair, tu sais ça existe encore...moins sans doute qu'à cette époque où effectivement, c'était tu, nié, mais tout n'est pas encore réglé de ce côté...c'est courageux et formidable que tu en parles, que tu témoignes
RépondreSupprimerà bientôt
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