Je ne suis pas encore décidé, devrais-je parler de notre amitié, commencé quand nous avions 11 et 12 ans respectivement (je suis la plus jeune) ou alors mettre tout simplement d'abord mes deux autoportraits amusants? Va pour parler d'abord de l'amitié!
Voilà comme j'étais quand je l'ai rencontré la première fois et nous sommes devenus amies.
J'ai rencontré Marthe assez vite après la guerre, pour moi cela signifie "la deuxième guerre mondiale".
Sa maman était docteur dans l'hôpital où maman était laborantine et elles ont sympathisé. Plus tard, j'ai appris qu'elle avait été la première femme osant aller en Transylvanie dans l'école des medecins et devenant docteur.La famille venait de retourner à Cluj, après avoir passé six horribles mois dans le camp de Bergen-Belsen, en même temps que ma grand-mère (voir mon blog : journal de Sidonie).
Ma nouvelle copine n'a pas raconté beaucoup des choses sur cela, mais davantage sur ce qui s'était passé ensuite, dans l'internat Suisse où on l'avait mise pour quelques mois avant que son père décide de se retourner en Roumanie. Elle avait appris parler français et allemand, en plus de hongrois qu'elle savait déjà, mais elle était surtout fière qu'elle avait réussi à obtenir un "centure jaune" comme très bonne élève dans sa classe.
Elle deviendra la meilleur élève d'école Roumaine que nous avons fréquentés ensemble pour deux ans (pas en même classe) et, à travers elle j'apprendrai a être modeste de mes capacités intellectuelles. Je me croyais très intelligente (je m'y crois encore) mais pas en comparaison d'elle à qui il suffisait à lire une fois pour tout apprendre. Moi, je dois bosser pour retenir. Mais elle était toujours tellement sympa que je ne lui ai jamais voulu (et je suis convaincu les autres non plus) pour cela, en plus, elle travaillait, travaille toujours, énormément.
Je me suis toujours permis de m'amuser aussi, peut-être un peu davantage.
Non, je ne vais pas tout raconter, aujourd'hui. Mais elle aussi, à fait des exceptions: pas beaucoup des femmes sont allées à la faculté de Mechanique. Elle a réussi même à obtenir un doctorat là et, contre l'avis des docteurs (elle est malade de coeur depuis ses seize ans) avoir un garçon.
C'est ce garçon que j'ai rencontré il y a deux jours, devenu homme et père de deux enfants formidables. Ce matin, mon fils, sa femme et ses enfants, Jay and Hanna, vont les rencontrer.
Et voilà Hanna, aujourd'hui.
Le plus grand entre les quatre gosses qui vont se voir, a l'âge que nous avions à notre rencontre a peu près. Et aujourd'hui, c'est nos petits fils et filles qui vont se connaitre. J'espère qu'ils deviendront amis. Ils habitent à Vancouver, Canada maintenant et mon amie, Marthe est devenue tellement anglaise qu'elle m'écrit ses emails dans cette langue, mais elle enseignait là bas autant en anglais qu'en français et les petits, après six mois à Grenoble, parlent bien français. Ils n'auront aucun problème à communiquer avec mes petits enfants.
J'aime, j'adore penser à ces amitiés qui perdurent ou renaissent à travers des générations, comme celle que ma mère avait avec sa cousine de Budapest et ensuite, moi avec sa fille et mes enfants avec les siens aussi. Mais autant celle-ci que celle que je souhaite maintenant à Gabrielle et Hanna par exemple, sont plus difficile à cause de éloignement, éparpillement que nous avons subis ou créé volontairement.
Les portraits restent pour demain.
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