dimanche 5 décembre 2010

Adios Granada


Il y a une année, presque, avant mon départ d'Espagne.

Grenade sur un mur près de notre hotel: il pleuvait ce jour-là.

Beau temps et surtout chaud, pour le reste.

Arrivée a Madrid, l'aéroport en débandade tout comme maintenant. Très mauvaise organisation pour s'occuper des voyageurs ne comprenant pas ce qui arrive et ce qu'ils peuvent faire.

Des queues interminables juste pour pouvoir poser une question.

C'est dans situation de crise que j'ai perdu celle que j'espérais qu'elle deviendra mon prochaine amie de Londres, la dame plus vieille que moi de dix ans.

Nous avions des vues très différentes sur comment affronter une crise et comment s'en sortir.

Pour elle, c'était de s'aligner, faire comme tous les autres. Rester en rang, attendre. Pour moi, c'était de tâcher me "débrouiller", utiliser tout possible pour s'en sortir le mieux.

Les langues que je parle, l'âge avancé que nous avions, etc.

"Je n'utilise jamais mon âge!" me disait-elle d'un air pincé, quand je lui dit que peut-être on pourrait partir plus tôt, on avait du place sur un avion avant la nôtre, tout en continuant rester en ligne "comme les autres" et devenant de plus en plus fatiguée en même temps.

C'était déjà bien après minuit, bien après que nous aurions dû être de retour a Londres.

Pourtant, on nous avait offerte, ce départ, possible avant les autres a cause de notre âge.

Avec le temps, l'air entre nous s'est empiré.

Après notre retour, elle n'a jamais plus voulu même me voir.

Le souvenir me fait encore mal, même si peut-être "c'est mieux ainsi" mais profondément en moi, j'espérais que j'aurais enfin une nouvelle amie près de chez moi, pas seulement au loin.

Chaque jour, en me lavant le main avec le savon liquide qu'elle m'avait offerte six mois avant notre coupure, ah oui, cela dure trop longtemps, mais je ne vais pas le jeter pour autant, j'ai encore un pincement de cœur.

En fait, déjà a Londres, vers la fin, nous ne trouvions pas vraiment de quoi parler, et, a Grenade, nous avons déjà eu des conflits qui ne s'est qu'empiré en situation de crise. Pas une crise grave, heureusement, on n'est pas arrivée là. Je suis sûre, qu'elle expliquerait la situation autrement.

C'est normal.

Chacun de nous justifie ses actions et chacun a ses propres façons de se comporter, sa façon de voir "comment on doit se comporter en tel ou tel circonstances."

Tout cela est passée, mais fait encore partie des choses dans ma vie qui heurtent. Avec le temps, et éloignement, et, peut être aussi la racontant, cela va heurter moins.

J'ai appris trop tôt peut être, que rester sagement au queue avec les autres mène au chambres de gaz, a la perte de vie, rien de bon en tout cas. J'ai appris trop tôt, a éviter les queues autant que possible ans ma vie, en tout circonstances.

Elle a dû apprendre a se conformer, pour survivre dans l'Angleterre après la guerre. Je suppose.

Ce que nous sommes dépend de nos origines, nous n'étions si différentes dans cela, mais aussi ce que chacun a vécu durant sa vie, ses expériences personnelles. Du moment qu'on explique a l'autre, qu'on comprenne nos différences, cela n'est pas grave.

S'ouvrir, raconter des histoires vécues!

6 commentaires:

  1. Coucou Julie

    Bien souvent les personnes que l'on préfèrait nous font le plus mal !!!!

    Ou c'est parce qu'on les préfère que ça nous fait très mal ?

    Quand j'ai voulu continuer une amitié qui s'effritait, mais en qui je croyais........C'est tombé à l'eau !!!!

    Je pense que je me voilais la face, je ne voulais pas admettre que c'était déjà terminé...

    La différence nous grandit !!!!

    Je pense à une citation :
    "Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser tu m'enrichis." Antoine de Saint-Exupéry

    Merci pour ce partage
    Bonne journée

    Claude

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  2. oui, tu l'exprimes tellement bien
    c'est tout a fait cela

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  3. Julie,
    It is always so hard to "reconstruct" personal conflicts or misunderstandings; they are mysterious, and show themelves differently in different lights and different perspectives. But now that you are living in London, you should appreciate (and value) a "queue culture"---which is after all a form of deep respect for others, an abdication of naked self-assertion that makes it easier for strangers to live alongside one another. Solidarity is stronger in such cultures. By contrast, your evocation of the gas chambers is a tasteless form of cheap rhetoric.

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  4. it is not a cheap rhetoric, it come to my mind, again, but from when I was 11 it never left me complectly.

    "deep respect for others" "abdication of naked self assertion" ? I do not need to abdicate my naked self to be able to live with others, Alan!

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  5. curieux, ce Alan qui n'a pas de page et adresse! mais bon, chacun a le droit a son opinion, "culture de queue" ou non

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  6. Sourire Julie, j'aime beaucoup ce que tu évoques des réactions que nous avons les uns ou les autres suivant notre vécu, notre histoire, j'aime aussi la sagesse que tu poses en regardant cette amitié terminée. J'aime encore ta réponse à Alan, qui est juste, très juste. Je t'embrasse fort.

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