dimanche 20 avril 2008

Main dans la main

Quoi de plus beau? soustitrait cette image, mis en ligne en septembre 2006 par Françoise68, pseudo sur flickr de Marie_l de nos blogs.

J'avais décidé d'écrire quelque chose tout différente, mais en tombant sur cette image, je me suis arrêté et je n'arrive pas aller plus loin.

Tenir la main de l'autre.

Avoir quelqu'un qui vous tient la main ainsi.

Cela m'était arrivé à moi aussi, de temps en temps, même si la plupart de temps j'en rêvé seulement, même si cela n'a pas duré tant que j'avais espéré, même si la main n'était pas de quelqu'un comme jadis mon père.

A 5 ansUn de mes premiers souvenirs: mon père me tient la main et nous nous promenons dans la forêt, en haut des Carpates, pas loin du petit maison de mes grand parents paternels. L'odeur du sapin, le goût des minuscules fraises sauvages, le bruissement des feuilles.

L'insouciance dont parle Rom dans son blog dans un merveilleux poème que j'ai lu ce matin: il n'avait "que dix ans", dit-il.


A dix ans, moi, je n'étais plus insouciante, l'âge n'avait rien à y voir: la guerre avait intervenu dans ma vie. M'avait chassé pour survivre de chez nous, loin, puis au retour, une année plus tard, je ne retrouve rien plus comme avant. J'ai vite grandi, vite perdu l'insouciance, alors.

Mais très profondément en moi, reste encore cette envie de quelqu'un me tenant la main, quelqu'un sur qui je pourrais compter, quelqu'un pour qui je compterai.

Pas beaucoup des hommes pour tenir ma main dans ma vie, comme dans cette image par Marie_l, venant presque du ciel, où elle doit se trouver si je croyais en cela, sinon, elle reste dans notre coeur et âme. Je n'écrirai pas ce matin, une autre fois, ni du blog du Rom, est son poème La maison Rose qui m'a d'abord si profondément touché, ni le dernier: allez le lire de vous même!

Je n'écrirai pas non plus de Marie_l, amie fidèle, venant nous commenter souvent et publiant jusque à la fin, allez de vous même dans son blog, voir ses images aussi sur flickr. Une autre fois, je pourrais peut être recopier ici quelques poémes qui m'ont touchés, elle m'avait souvent donné déjà la permission, et Rom me l'a donné aussi pour son poème La maison Rose.
La maison rose de la Butte Montmartre
Et non, il ne s'agit pas de la même maison que celle qu'on préfère tant parmi mes images, il ne parle pas de la maison qu'Utrillo a peint il y a environ cent ans.

La maison dont Rom écrit le poème est beaucoup plus près de lui, la maison où "elle m'attendait vêtu de tendresse".

Oh, peut être j'ai cité à travers, mais c'est ainsi que je me rappelle. En notre tête n'est pas toujours ce qui existe autour de nous réellement, mais tel que nous le percevons.


Main dans la main, quoi de plus beau? disait sous l'image Marie_l.

Dans cette monde de Toile, qui est moins virtuelle qu'on le croit, nous nous tenons aussi la main les uns les autres. Un plus long ou un plus court moment. Mais à chaque fois, cela compte.

Ce matin, Sandy, une canadienne, venant de prendre sa retraite, a noté sous un message de moi dans le blog anglais Julie70 a Londres: tu m'as donné l'espoir au long des années à travers tes images et maintenant, avec ton blog. Elle part en Indes, découvrir, voyager, bientôt. Ce matin, c'est elle qui m'a tendu la main. Mais aussi Mariel_l, mais aussi Rom avec ses vers.

Aussi forts que nous soyons, de temps en temps, tous avons besoin ou envie qu'on nous tient la main, qu'on nous rassure. Avoir quelqu'un sur qui compter.

Au moins, autant que cela dure.

Bien sûr, finalement, nous apprenons de ne compter que sur nous mêmes, que on peut y compter sur soi, qu'on est fort, plus qu'on le croit. Ce souvenir profond du père nous tenant la main reste en nous néanmoins et laisse des traces profonds. Des désirs forts. Qu'on y soit conscient ou non.

6 commentaires:

  1. c'est un texte très touchant et je t'en remecie gazou

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  2. Bonjour Julie.
    Beau texte, émouvant, copieusement garni d'idées en pointillés. Oui, l'émotion du souvenir est la seule trace réelle du passé.
    Bon dimanche

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  3. Je viens de regarder: nous avons passé l'un en companie de l'autre de blog à blog, avec Mariel, deux ans.

    Début février 2006, je lui avait passé un défi, qu'elle a relevé: 'les quatre...'

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  4. Bonjour Julie,

    Emouvant ce billet pour nous qui avons eu comme amie Mariel, je n'arrive pas à oublier son visage des dernières heures de sa vie, il me hante...Elle me manque...

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  5. Oui Julie, tout ce que tu écris est si juste.
    Le blog n'est pas si virtuel, et nous nous tenons la main d'une certaine manière.
    Le blog, ce n'est pas superficiel, les gens y sont sensibles et profonds, tu en es l'exemple.

    Tu vois, je connais Rom, je connaissais Marie.l, j'ai rencontré Double-Je aussi. Grâce au blog.

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  6. Double Je: j'espère qu'avec le temps, tu te souviendras non pas de visage des dernières heures, mais celle des beau jours et sourire doux.

    Merci pour tous!

    Je viens de me rendre compte, que si je ne l'ai jamais rencontré, j'ai quand même passé de ma façon deux ans avec elle.

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