Ni me taire, ni ne pas réagir.
C'est la fête, la période de joies, mais tous ne se sent pas en fête. Comme cette jeune femme, une de mes liens dont je lis chaque jour les écrits, bousculé au milieu de la nuit, se réveillant avec un main sur sa personne.
Après une discussion collégiale prolongé trop tard, elle a offerte, naïvement et amicalement une des chambres vides à dormir à ce con. Ne sachant pas qu'il ne saurait comprendre, quand elle a dit et redit "NON !"
Ne sachant pas où aller, comment échapper. Comment lui faire comprendre, encore et encore: NON, je ne veux pas, laisse-moi en paix.
Devoir lui dire qu'il est marié, heureux papa d'un bébé, qu'il n'est qu'un copain pour elle. Enfin, faut-il de motif? Il ne faut pas de motif "valabe"! Quand c'est non, c'est non. Et c'est tout. L'autre n'a pas le droit d'insister, de continuer à tâter, de rendre vulnérable au milieu de la nuit, une femme seule, se sentant coincée de plus en plus et ne sachant plus comment éviter ce qu'on lui veut imposer.
Que c'est triste de se rendre compte encore que ces sales individus existent dans le monde autour de nous et des fois sous aspect des gens "sympathiques", en plus!
J'avais 25 ans de moins que maintenant, mes enfants en vacances. J'avais accueilli chez moi, un jeune homme, fils d'une cousine de mon ex, qui était de quelques année à peine plus âgé que mon fils. Je l'ai aidé, à son arrivé en France, comme je le pouvais. Nous nous entendions bien, enfin, c'est ce que je croyais. Je lui avais même prété ma chambre, mon lit, je dormais sur le divan du salon, comme d'habitude quand j'ai des invités.
Une nuit, je me suis réveillé avec frayeur: quelqu'un me touchait.
Il était en chaleurs.
J'ai dit non, mais cela n'a pas suffit. Il est reparti, puis revenu trois fois à la charge, essayant me convaincre, se penchant sur moi. C'était un grand gaillard jeune à l'époque, et j'ai eu vraiment peur: il va me forcer.
J'ai eu de la chance. En fait, relativement. Je suis restée seulement avec la peur au ventre et le sentiment horrible de ma vulnérabilité. Il n'a jamais compris pourquoi je ne le voulais pas, pourquoi j'ai dit non, pourquoi. Il a insisté, et après plus de vingt cinq ans, je tremble encore de horreur et de peur en me rappelant ces quelques minutes terribles de frayeur.
Je n'ai jamais pardonné, jamais pu oublier, ses quelques minutes "d'égarements". Pourtant, je réalise aujourd'hui, que j'ai eu de la chance. Peut-être, parce qu'il a dû se rappeler que je suis de sa famille, presque sa tante, peut-être aussi, il était plus respectueux finalement de l'autre, et qu'à la fin mon "non" est entré dans son esprit borné. Jusqu'à aujourd'hui, je ne me suis pas rendu compte de ma chance.
Oui, on peut vouloir avoir des rapports sans grand amour, oui, on peut choisir, désirer un peu de confort. Mais quand on dit, non, il faut qu'on comprend que c'est non!
Que c'est dur aussi, est-ce possible, de reconforter quelqu'un blessé, meurtri dans son âme!