Je vais les raconter à mon fils, dans un costume pantalon, chemisette et pull beige claire coordonnés (cela m'arrive rarement).
— Ah? C'est bien, dit-il, très préoccupé de son travail.
Bon, je me dis, tant pis de cet accueil tiède, les femmes et l'animatrice de la réunion de Weight Watchers, vont être ébahies, elles.
Depuis septembre à chaque fois qu'on me le demande si j'ai commencé à faire un sport, je réponds que je n'ai pas encore commencé, "mais je me promène."
Depuis des mois, je le remettais toujours à demain ou la semaine prochaine. Vous connaissez, n'est pas? On arrête de fumer, lundi prochaine. On ne bois plus, on va s'y mettre au gym - demain.
Hier matin, je vais toute fière leur raconter que je suis allée, jour à jour nager la semaine dernière, et j'ai déjà accumulé un total de 3 kilomètres nagés depuis qu'on s'est vus la dernière fois.
— Ah? bien, me répondent-elles, dans un ton encore moins enthousiaste.
Depuis une semaine, mètres après mètres, pendant que je nageais, depuis une semaine, je pensais à combien vont-elles m'admirer, apprécier. L'animatrice nous disait, réunion après réunion combien c'était important de faire de sport et maintenant que je m'y suis mise enfin, elle était tout préoccupé d'autre chose.
J'étais très déçue hier matin.
Pas trop longtemps. Presque aussitôt, comme tout bonne écrivain, je me suis dit: c'est une grande thème à raconter! Et, à la sortie de réunion, je suis allée nager encore 500 mètres.*
Mais, à quoi cela sert, je me disais cette fois tout en s'essoufflant pour finir mon demi heure quotidien, à quoi sert tout cet effort si personne ne s'en soucie? Cela ne parait important pour personne.
Si, je me dis, tout en m'encourageant à continuer: c'est important pour moi!
Non seulement pour ma santé, mes os, mes muscles, mais aussi pour l'estime de moi. Je me suis proposé à faire quelque chose, je me suis lancé un défi, et je le réalise.
Tout en continuant à nager, j'ai regretté néanmoins que mon amie Anna n'est plus de ce monde. Comme elle m'avait dit un jour, nous deux formions un club de personnes admirant l'un l'autre. J'ai estimé énormément ce qu'elle avait réussi d'accomplir, et elle de même devant mes réalisations.
C''est agréable d'avoir quelqu'un appréciant nos réussites, petites ou grandes, comme de compatir quand nous avons des problèmes. C'est très agréable même, mais pas essentielle. Sauf quand on est tout petit enfant, mais moi, j'ai déjà presque 74 ans!
Je me suis souvenue, tout en continuant à nager, combien elle était fière, quand à 11 ans, j'ai nagé la première fois 500 mètres sans m'arrêter. Quelquefois, a la fin de chaque l'année surtout, je raconte encore mes réussites à ma mère, dans ma tête mais aussi dans mon journal intime (maintenant publié presque entier sur le web dans Journal de Jeunesse et ensuite Retroblog). Je sais, maman aurait apprécié ce que j'ai réussi à faire de ma vie!
Mais finalement, je me disait, tout en nageant mes dernières mètres hier, le plus important, qu'il s'agit d'une note de classe, un travail bien bouclé, ou avoir été jour à jour depuis une semaine nager, l'importante c'est qu'on soit contente de soi même et que cela nous donne du courage. Nous l'avons accompli ce qui nous nous sommes proposés à faire. Je continuerai à nager.
C'est très important... pour moi.
__________Ce matin, avant finir ce note commencé hier soir, je tombe, à travers une commentaire suivie jusque son blog, sur un jeune parisien: Eddy nage par jour vigoureusement autant que j'ai fait doucement pendant tout la semaine!
Mais à chacun ses propres forces et ses réalisations.
Je ne pourrais pas nager jour à jour trois kilomètres à la fois, 1 mile (1700 m était ce que j'avais fait le plus long dans ma vie) mais il n'a pas publié des notes dans son blog depuis trois ans jour à jour, ni écrit de journal depuis 64 ans!
L'important qu'on se compare à ce qu'on avait fait auparavant soi même, qu'on puisse trouver un petit progresse relative à soi.
Pour moi, continuer à me prouver, à moi même, qu'il y a de la vie après 70 ans, et faire des efforts pour me la prouver.
Bonjour, je découvre avec plaisir votre blog, je reviendrai vous lire.
RépondreSupprimerA bientôt donc.
bonjour Julie, votre texte de ce jour est d'une réalité impressionnate. C'est sans doute le mode de vie actuel qui fait que les uns et les autres répondent distraitement ou sans "s'appliquer". Mais vous avez raison, l'important c'est de le faire pour vous ... sauf qu'un peu d'encouragement çà fait du bien. Alors, bravo Julie, moi je
RépondreSupprimersuis incapable de nager comme vous, ni de marcher avec autant d'assiduité. De plus vos photos sont très belles. Bonne journée. Zellie
Julie, comme toi, beaucoup d'entre nous sont concernés par des problèmes de poids et surtout quand, l'âge venant , le corps change et aussi la tentation de ne plus bouger suffisamment..et c'est sûr il faut prendre sur soi..
RépondreSupprimermais si cela t'intéresse j'ai mis sur mon blog une video qui retransmet les avis et conseils de spécialistes de l'alimentation..
( émission sur la 5 "allo docteur")
bon courage.
Bonjour Julie,
RépondreSupprimerDécidément, vous m'impressionnez, tant par vos photos que par vos textes et aussi par votre force!
Bravo pour vos trois kilomètres de nage par semaine, la natation est un sport merveilleux, très complet et c'est dommage que votre entourage ne le remarque pas plus.
Et en plus, quelle jolie photo!
hello, lo, zellie, bienvenu chez mon (mes) blogs: vous n'avez pas encore les vôtres pour que je puisse retourner la visite?
RépondreSupprimerBonjour Julie
RépondreSupprimerJe te trouve bien volontaire et courageuse, j'ai la chance d'être mince sans effort, le revers de la médaille étant que je n'éprouve pas le besoin de me dépenser, ce qui est un tort. En tout cas, je te dis bravo!
Re-bonjour !
RépondreSupprimerMoi c'est Lo et j'ai un blog :
www.monpsyblog.blogs.psychologies.com
A bientôt !
Mes parents ont plus de 70 ans, et ils n'ont jamais été aussi actifs !
RépondreSupprimerc'est si juste,
RépondreSupprimeret il n'y a vraiment que cela qui dure ... ce que l'on fait pour soi
merci
Bonjour Julie!
RépondreSupprimerCe n'est pas important pour l'autre à l'instant même où l'on croit devoir l'intéresser, mais ce n'est jamais perdu, ce qui a été écouté semble-t-il d'une oreille distraite, rejaillira un jour, c'est comme ça que l'on sème (s'aime) pas d'une manière synchrone, pas forcément réciproque, comme un don oblique qui sera transmis à quelqu'un d'autre
Toi tu sèmes l'idée d'une femme d'après 70 comme tu dis, qui lit, qui nage et qui écrit, c'est utile pour beaucoup de le savoir, tu donnes cette image là, et ça fait du bien à beaucoup! Bises!
Siréneau, merci! tes paroles résonnent, longtemps en moi. Je crois, j'espère, que l'ensemble fait plus que le détail.
RépondreSupprimerNon seulement ce que je dis, mais aussi le disant jour à jour, depuis trois ans déjà.
Etant là, présent. Avec mes défauts dont on s'habitue. Que je continue et persiste malgré tout.
Merci de tous vos commentaires: oui, finalement nous avons tous besoin de l'encouragement de temps en temps.