dimanche 8 mai 2005

Plaisir

Plaisir de se baigner, plaisir de ramasser des marons et jouer avec, de manger des chataignes chauds, plaisir de regarder les nuages colorés par le soleil couchant.

Quand j'ai commencé la traduction de mes journaux, en 1995, il y a dix ans, j'ai lutté avec une des entrées plus qu'avec les autres. Il parlait de différents joies, plaisirs, produissant la même état d'éphorie pour moi. Un sonate de Chopin, un couché de soleil, un caresse tendre.

Le mot en hongrois était traduit, mot à mot "juissance" mais je me rendais compte que si en anglais on dit bien "I enjoyed" sans que sa signification apporte aussitôt de malentendus, en français, ce mot s'est dégénéré du sens et il n'en reste qu'un seul. Il fallait trouver un autre pour tous ces plaisirs divers dont je parlais justement qu'il produisaient en moi le même état.

A l'époque, mon mari, français de souche, lui, m'expliqua savamment qu'on ne peut pas avoir et dire le même plaisir avec le même mot en français pour divers sens. Pourtant...

Hier, j'ai pensé à tout ceci plongé jusqu'au cou dans l'eau chaud de baignoir de mon fils. Je n'ai pas d'eau chaud chez moi depuis le 1 mai et faire un bain avec plein d'eau en plus me comblait de joie. Comme de regarder et faire une photo des fleurs de chataîgners roses devant leur fenêtre. Ou regarder hier soir les nuages se rencontrer et s'en aller, jouant de tous les roses de coucher de soleil, à partir de ma fenêtre. Me réveiller avec mon tapis rouge bien nettoyé (j'ai emprunté pour un jour l'aspirateur de Lionel, partie jusqu'aujourd'hui.). Que de plaisirs!

Peut-être, ce derniers n'était jusqu'à me produire de l'éphorie, mais se baigner, hier, assurément. Autrefois, j'adorais nager. L'eau été toujours quelque chose près de moi. La caresse de l'eau d'un lac sur mon peau, s'éloigner de rive loin de tous, communier avec la nature.

Pendant 22 ans je n'avais pas de baignoire dans l'appartement. Au milieu de Paris, en haut de butte Montmartre, mon petit appart n'avait qu'un douche. De temps en temps, j'avais le plaisir d'aller quelque part où il y avait. Mais ici, en banlieu, j'ai un grand baignoire. Je ne l'utilise pas tous les jours, mais c'est là. Depuis quelques jours il me manquait de plus en plus.

Jeudi, si tout va bien, je pourais me baigner de nouveau dedans. Coyotte (ou Capucine, comme vous le connaissez) était cette fois ma bonne fée et elle est arrivée hier avec un plombier de confiance et qui va l'arranger pour presque moitié que l'autre me demandait. C'est encore beaucoup, mais... que faire. Et il le fait rapidement, en plus. Il est vieux et sympa. Il sait bien de quoi il parle et sûrement fera un bon travail.

Il faut que quelque chose nous manque pour s'en rendre compte de son importance.

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