vendredi 30 décembre 2005

Sur Stéphanie et l'amitié

coupleMercredi, j'ai rencontré George et son épouse au café des Phares de la place de la Bastille. Ils sont venus à Paris pour trois jours de Lyon et ont consacré une matinée à notre rencontre. George, que je n'ai pas vu depuis des longues années, est le fils de mon amie Stéphanie. C'est d'elle et de ses statues et de l'amitié que je voudrais parler aujourd'hui.
Sa modestieForce
Stephanie était mon amie, depuis que nous nous sommes rencontrés. Modeste, petite et en même temps d'une force innuie.Tellement plus forte et plus sage que moi!
HibouxOiseaux blottisDes fois, elle avait envie de se cacher dans un trou et réussissait à montrer si bien ses sentiments dans ses oeuvres. L'autre, est une de mes préférées, quand pour quelques temps, elle s'est sentit aidé! Cette dernière statue, a ouverte en moi le sentiment, il y a vingt ans, que non, je ne voudrais pas rester tout seule comme je me disais jusqu'alors.

Nous nous sommes rencontrées le jour de mon anniversaire, sur les marches de Louvre, où nous sommes allées toutes les deux gratuitement voir les ballets russes danser, avec les "premiers cent" billets offertes par Pariscope. J'étais justement séparé de mon mari, depuis quelques mois seulement et je me sentais très seule. Je me suis "offerte" cette sortie comme une grand cadeau.

Pas loin de moi, j'entends parler hongrois. Je regards. Deux vieilles dames (à l'époque j'avais 42 ans et elle était de plus de 22 ans mon ainée). Une coiffée, élégante et hautaine, l'autre petite et avec les cheuveux blancs en nattes, modeste, avait par contre une sourire exquise! C'est elle qui a bien voulu parler avec moi, l'autre, sa soeur venue chez elle en visite, n'a pas dégné de m'adresser parole. Mais Stéphanie m'a aussitôt dit de m'assoir près d'elles et m'a inclus dans leur cercle et d'un coup, je ne me sentais plus seule.

Ce fut l'amitié née à l'instant, renforcé le soir, quand je l'ai conduit avec ma voiture chez eux et le lendemain quand je suis allée la visiter dans le cave de son atelier de tapisserie où elle me montra ses statues. Quand elle commenca à les expliquer, j'étais subjugée! A partir de ce moment, je ne l'ai jamais plus vu petite, vieille, ni modeste d'ailleurs, pourtant elle en était aussi. Je l'a vu énorme, grande, forte, intelligante, attirante, fantastique.

C'était vers 1976 et vingt ans plus tard, pendant que nous prenions un café près d'un boutique de Montparnasse où elle est allée s'acheter des nouvelles instruments pour sculpter la pierre, elle me dit "tu m'as charmé tout suite!" Je ne comprends pas tout à fait jusqu'aujourd'hui avec quoi, mais je me suis baignée dans son amitié, jusqu'à il y a deux années, quand un jour, sa fille m'appelle "Stéphanie est morte!" Je n'arrivais pas à croire!

Notre amitié m'a rechauffée pendant presque de trente ans et a résisté à ses conseils, mes amours et l'éloignement aussi. Je savais que j'avais une oreille, une coeur toujours là pour moi, m'écouter, me comprendre, ne pas me juger même quand elle n'était pas d'accord avec moi, me disant avec tact, énorme tact que je n'ai pas hélas, son opinion. Qui, à la longue n'était jamais trop loin de la vérité, j'ai constaté et quelquefois était même comme une intuitions "sorcelleresque" que je n'ai pas compris jusqu'à aujourd'hui. Je ne disais que peu des choses et elle en comprenait tellement! et même davantage que moi!

Il y a des souvenirs d'amitié partagés, qu'on n'oublie jamais.

Une nuit, elle, une copine à elle et moi, nous avons passés des heures dans un café Quick de Champs Elysées. Elle, racontant comment en allant voir son fils George qui enseignait dans un petit village dans les montagnes a apercu des pierres par terre et a conçu une passion instantannée pour la sculpture (tapissière, qui avant n'avait que la passion de la littérature), ses contacts avec le Maitre qui, après ses 60 ans l'a initié à la sculpure, l'autre femme qui nous lisait ses récent poèmes et moi aussi, je racontais, j'en sais plus rien de ma vie et mes propres déboires.

C'était en 1977, en 1980, nous avons fait ensemble, toutes les trois, San Francisco, Los Angeles, Las Vegas, la Vallée de la Mort et le Grand Canions. A l'époque, j'étais de nouveau blessée, cette fois pas par mon divorce, mais par mon départ forcé de l'Amérique et l'incertitude ce que le futur me reservait. Stéphanie, m'aida a passer plus facilement le cap. Me laissa m'enfoncer dans le sable chaud du dessert de la Vallée, toute seule, attendant avec patience, faisant patienter son autre amie, et avec quelques mots bien placés ici ou là, m'aidant à comprendre que mes soucis sont comme un grain de sable dans l'Univers des choses et à côté de l'imortalité des Grands Canions. Les lieux ou ses paroles, je ne me souviens plus, mais sa présence à aidé ma guérisson. Je suis revenu en France me sentant de nouveau forte et prête à affronter ce qui m'attend.

Hélas, elle n'était plus à Paris, ayant trouvé un maison près de Toulouse dans laquelle elle pouvait faire de bruit tranquillement en sculptant ses pierres, roches en fait. Hélas, aussi, sa mère avec qui elle voulait y aller n'était plus, mort juste un peu avant qu'elle déménage.

Nous nous sommes rencontrés soit à Paris, soit chez elle, assez souvent, et aussi, beaucoup parlé à travers le téléphone. Quelle force et animation et dévouement d'humanité elle avait et cela malgré toutes les blessures que la vie lui avait infigée. Je ne peux pas tout raconter ici, ce deviendrait un roman et pas une note.

Jusqu'à elle, j'avais cru que toutes les vraies amitiés se forgeaient à l'adolescence ou enfance. Toutes mes autres amies, je le avais rencontrés avant mes vingt ans. Stéphanie a prouvé qu'il n'y a pas des règles. Quand on s'entend, on peut s'entendre à n'importe quelle âge!

Depuis qu'elle n'est plus, elle me manque de plus en plus. Et ce n'est pas en voulant, le désirant, en essayant, qu'on peut retrouver une nouvelle amie, vraie. Quelqu'un qui tient à vous et prend votre part et fait tout pour ne pas vous blesser, mais qui vous apprécie tel que vous êtes. Et réciproquement, bien sûr. Comme l'amour, il vient quand il veut, pas quand nous le voulons. A condition, bien sûr, d'être ouverte et prêt. Ne pas laisser non plus passer l'occasion quand cela se présente. Avoir courage de se brûler, être décu, comme j'étais déjà par deux fois depuis, en essayant me rapprocher et partant seulement avec du chagrin.

Mais mon amitié avec Marthe, commencé à 11 ans, revit, avec Alina, depuis nos 16 ans n'a pas flanchi jamais, malgré les distances qui nous séparent. Nous savons, qu'on peut compter sur l'autre, nous savons que nous pouvons tout raconter, nous savons qu'on sera toujours de notre côté et qu'on nous aime et accepte tel que nous sommes.

L'une habite à Canada, l'autre en Roumanie, c'est quand même loin! Je ne désespére pas, même si des fois oui, d'en trouver encore une vraie amie en France aussi. Si j'aurais, autre que des veux de santé, pour l'année à venir, ce sera ça. Je suis une éternelle optimiste, en me rappellant depuis peu le dicton "un optimiste et un pessimiste meure de la même façon, mais l'optimiste vie différement". Alors, j'espère toujours.

1 commentaire:

  1. J'aime beaucoup ce post
    ma 1ere amie je l'ai rencontrée j'avais près de 30 ans, et je l'ai perdu de vue, je pense a elle tous les jours
    elle m'a appris aussi a m'ouvrir et a me faire d'autres amis
    ici je suis loin de tous mes amis et je comprends que tu désires tant en trouver une prés de toi

    et moi qui ai grandi dans le pessimisme et suis si pessimiste, j'aimerais tant avoir la force des optimistes
    j'essaie de changer

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