mardi 13 décembre 2005

Ce n'est pas l'âge qui compte


C'est la enième image sur la danse de hier soir, de point de vue photographique (mais peut-être même pour faire rêver) c'est la plus réussi.

Pourquoi de nouveau et encore une photo et des propos sur le bal, alors que c'était surtout un repas et même si certains ont bien dansé et même des ciacia, des madison ou valses et tangos de jeunesse, la plupart entre nous n'a fait que regarder.

Ces deux, était les premiers à s'élancer sur la piste, le milieu de la salle où nous mangions autour des tables rondes, et avec un très bon repas. Les deux années avant c'était pas si bon, mais heureusement, ils ont changé de traiteur.

Non, malgré la qualité de selle d'agneau rôtie au thym, je n'ai pas envie d'en parler ni même vous offrir sa photo (qui sait) pourtant très réussi, peut-être à cause des deux tomates cerise confits et les galettes de pomme de terre, très belle à voir aux yeux. J'en parle pourtant.

Quelquefois, c'est dur, d'entrer dans le vif de sujet. Souvenirs et danse. Les souvenirs de la dame à côté de moi, elle a 88 ans, c'est peut-être plus facile pour commencer.
88 years old: she did dance too

Maintenant, elle ne sort pas plus loin que la boulangerie de coin et elle n'a pas été à Paris depuis au moins dix ans, mais jadis... Elle a vu tous! Edith Piaf, Marice Chevalier, Brell! Oh, quelle présense de scène avait Brell me racontait-elle, avec nostalgie. Maintenant elle regard surtout le télévision, mais en entendant l'orchestre jouer un air ancien, elle a commencé à chanter doucement les mots.
"Oui, j'ai 88 ans, et mon mari est mort depuis 51 ans déjà. Mais je n'ai pas dansé avec lui, j'ai dansé beaucoup surtout avant mon mariage. Il aimait la valse musette et moi j'aimais les danses de salon... Oh, que j'aimais danser quand j'étais jeune!"

Pourtant, elle aime encore. Malgré ses 88 ans, elle a dansé hier au moins deux ou trois fois avec la femme, un peu plus jeune qui habite dans sa maison pour qu'elle ne soit pas seule à cet âge.

Oui, le repas était bon, les discours courts, la musique agréable et bien joué, mais surtout, les danses anciennes nous ont soulevés des souvenirs venant de loin.

Je n'ai pas pensé aux rock-end-roll de ma jeunesse comme elle, ni même à mes 32 ans quand mon mari m'a déclaré "nous sommes trop vieux pour danser" (ah oui, il regardait déjà une jeune de 18 ans à peine), et quand finalement, j'ai organisé finalement une fête et valsé et valsé avec Pierre qui allait, deux ans plus tard... bon, ça c'est une autre histoire. Il avait quinze ans plus que moi et j'étais jeune pour lui et il savait bien avec qui il dansait. Mais nous n'avons pas valsé longtemps ensemble, mon mari ne le prenait pas bien. Je n'ai pas pensé non plus à un autre homme, qui vers 50 ans m'a invité à danser et m'a fait sentir de nouveau jeune, plus jeune qu'à 30 ans.

J'ai pensé par contre, avec regret, à mon dernier mari avec qui j'ai dansé et dansé... après mes 60 ans. Au bal des pompiers près de métro Abesses, la première année de notre rencontre, au... Non! Je ne voulais pas y aller, encore dans ma pensé!

Ensuite, un autre souvenir m'a envahie et m'a fait quitter le repas et le bal, puisque je ne voulais plus penser à tout ce qu'évoquait.

Nous allions sur la butte Montmartre, près de notre appartement, samedi après-midi danser au coin de rue. Il aimait danser tout comme moi, dans sa jeunesse étudiant on lui payait même le repas pour danser... Mais il aimait surtout se faire valoir, montrer comment il est bon, se souciant de moins en moins de son partenaire en réalité. J'ai aimé de moins en moins danser, avec lui, quand je m'en suis aperçu.

Je n'ai pas dansé hier, au repas des personnes âgés, et je ne le regrette pas beaucoup, un jour, qui s'est, je danserai encore joue à joue avec quelqu'un pour qui me serer près de lui comptera autant que pour moi. Je suis une éternelle optimiste, et s'est mieux de rêver de futur que de s'appitoyer sur le passé révolu.

4 commentaires:

  1. C'est moi qui manque de mots cette fois Julie... C'est la danse de ta vie dont tu nous parles là, la ronde des hommes et toi qui reste au milieu de tes souvenirs... Tes mots nous renvoient à chacun de nous et stimule nos propre émotions. Tu nous emmènes dans une danse, souvenir contre souvenir.
    Je t'embrasse très fort Julie.

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  2. Quel dommage que tu sois si loin, nous t'aurions enmenée danser avec nous. As-tu été voir nos photos sur le site http:www.amiens-jeunes.fr.st ? Nous ne sommes pas sectaires, jeunes & vieux dansent et mellent leurs souvenirs. Ils en sont moins doulloureux et se teintent de promesses. J'aurais aimé te faire tourner sur ce beau parquet et nous étourdir de souvenirs. Maintenant que grâce à toi j'ai découvert comment faire, je t'accorderai bientôt une de mes danses que tu sente notre souffle sur ta joue.
    Je l'embrasse.

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  3. très jolies deux dernières lignes :))

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  4. J'aime beaucoup ton blog Julie. J'y viens souvent, toujours avec le même plaisir. Il n'y a pas d'âge pour danser et pour aimer. Ni pour rêver. Alors rêvons, d'amour et de danse. Merci pour ton optimisme.
    Bises.

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