mercredi 7 septembre 2005

Passage de journal intime

J'ai repris ici quelques lignes que je viens de publier dans mon journal intime (où j'ajoute un note par jour et je suis arrivé au mois d'octobre 1957). J'étais tourmentée: mon père me poussait à demandé l'émigration et mon coeur me disait "non"! J'avais l'impression que tout allait bien autour de moi (et ne savais pas encore qu'en quelques semaines tout sera bouleversé). Et alors, je m'avoue à moi même, que finalement, mon souci le plus grand était que le gouvernement communiste ne permettait pas à emporter, si toutfois vous laissait partir, rien d'écrit. Je vous le donne ici, tel que j'avais écrit alors (seulement, bien sûr, traduit de l'hongrois).


Nous avons pu partir seulement deux ans et demi plus tard et bien sûr, sans mes journaux. Il a fallu que j'attends sept longues années pour qu'eux et moi soyons réunis et que j'ai l'impression de devenir entière de nouveaux.

"Beaucoup s’étonnent quand je leur dis que j'écris un journal, mais cela me fait tant de bien d’écrire. Et c'est si intéressant de relire le passé. ()

Que faire avec mes journaux, si j’émigre ? C'est risible, mais je jure, ceci est mon plus grand souci. Parce que je suis dedans et aussi mes années passées et pas seulement du papier rempli. Je n'ai pas trouvé encore un moyen intelligent de les emporter avec moi. J'ouvre mon journal n’importe où et c’est comme si c'était aujourd’hui : la blessure me heurte comme un couteau ; ou je me sens toute chaude, fière ou satisfaite, curieuse ou satisfaite, tout comme je le sentais alors. Probablement, parce que c'est encore frais. C’est possible, je le ressentirai ainsi aussi après plusieurs années.

En réalité, c'est bien ainsi : vivre dans le présent et dans le passé et ne pas attendre de châteaux en Espagne de l’avenir. Au moins espérer un peu, le cœur saignant, quelque part tout à fait profondément. Parce que sans ça on ne peut pas."

2 commentaires:

  1. Tu as fait comment, pour tes journaux? Tu les as confiés à quelqu'un? Je comprends très bien ton angoisse à t'en séparer...

    PS À ce moment de ton récit, je viens de naître!!!

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