samedi 12 novembre 2005

Divisée, en temps et lieux

Je me réveille très tôt ces dernières jours, mon genoux gauche se fait sentir, et je me précipite vers mon pc et l'internet. Je publie une après autre en trois lieu différents, trois temps si éloingés l'un de l'autre.

Dans mon nouveau blog-livre-journal de jeunesse je suis arrivé au début de mon troisième cahier le 16 novembre, 1949. Pleine d'espoirs pour l'avenir, je publie (extrait) :

J’ai décidé d'inaugurer ce joli journal. J’en ai déjà écrit deux, le premier de 10 à 14 ans, le deuxième de 14 à 15. Mais ni l’un ni l’autre ne sont comme ils devraient être, ils ne reflètent pas ma vie, seulement quelques sentiments - les plus beaux ou les plus moches.

Il y a déjà longtemps, j’avais décidé d’écrire un livre sur ma vie sous la forme d’un journal, dans lequel je décrirais aussi le monde autour de moi. Il serait intéressant de voir comment l’horizon s’élargit graduellement devant soi.

J’essayerai de faire de ce cahier aussi un aide, un copain. Toutes les choses spéciales qui m’arrivent ou qui se passent autour de moi devront s’y retrouver. J’écrirai toujours seulement la vérité. Ainsi, c’est possible que mon journal devienne plus beau de jour en jour, mais aussi qu’il change en devenant plus moche. Je n’ai pas assez de volonté et ainsi c’est possible qu’au lieu de monter, je descende. Non, je ne me le permettrai pas!


Que j'étais naïve à l'époque! mais j'avais raison: mes journaux que je n'ai pas arrété d'écrire depuis, me servent à voir comment je me suis développée et changée.

J'avais 15 ans et demi. Je ne savais pas encore que dans un mois une tragédie frappera notre famille. Que bientôt aussi, on va me retirer ce carnet de membre que j'avais tant attendu et tellement mérité. Qu'une nuit, des hommes d'allure lugubre me réveilleront dans mon lit.

Tout, presque tout mon beau cahier, mon 3e journal sera par la suite rempli des choses non dites et remplacés par des souvenirs de petit enfance, puisque maman m'avait interdit de parler de ce qui se passait avec nous, de la disparition de mon père, des injustices subis aussi par nous. Je l'avais remplacé, par des récits souvenirs, écrits il y a just quelques années.


Dans l'autre blog, mon journal façon blog commencé en janvier, je suis déjà hors de Roumanie et depuis plus de deux mois séparés de mon mari adoré. J'attends un enfant et j'attends qu'il me rejoint enfin, qu'on le laisse sortir du pays. Pleine d'amour, ayant de plus en plus envie de lui, vers le 10 mai, 1961 à 27 ans, je lui écris.

Aujourd’hui j’étais assez déprimée, mais moins que dimanche. Je suis restée
au lit jusqu’à midi et je n’avais envie de rien. Il faudra enfin que j’aie une bonne nouvelle de toi, quelquefois ma patience s’arrête - en réalité cela ne fait que deux mois que nous sommes séparés, mais... Ta photo me sourit, me donne courage.

Cette fois-ci, bientôt, sans que je sache encore quand je l'ai écrit, une bonne nouvelle arrivera.

Et, une fois fini d'ajouter des textes dans ces deux journaux de jeunesse, je vais d'habitude sur ma site d'images, j'y envois mes dernières images (les dix dernières apparaitront à droit de ce blog aussi), je lis les commentaires sur les anciennes, mon courrier.

Puis, je reviens, écrire ici, sur le présent.

En quelque minutes, je voyage de 15 ans de Bucarest, Roumanie vers 27 ans et Givataim, Israël et revienne à 71 an en région Parisienne. Sur ma site d'image, avec mes autre "flickerites", je m'en vais souvent de New Zeeland vers Californie, je saute en Suisse ou Belgique vers Brésil ou Thailand. Que d'aventures pour un début de journée!

Et ce n'est pas fini! Je me promène alors (même si des fois je le fais le soir quand je sais que tous ont eu le temps d'écrire quelque chose nouvelle) de blog en blog. J'ai le plaisir d'apprendre que Noam est bien arrivée en Israël, chagrin que son voisine aime une musique qui lui déplait. Elle suit des cours d'hebreux à l'oulpan Etzion dans le quartier Bakaa de Jerusalem, exactement où j'étais allée en automne 1961, peu de temps après la lettre que je viens publier dans mon journal-blog.

Je me précipite ces jours-ci d'abord chez Etolane* savoir si son bébé est-elle venu au monde déjà?

Je vais lire les derniers vers de Jaques et ce que Gelzy écrit ce matin. D'un blog à l'autre, en continuant, je vis un peu aussi le vie de ceux qui sont dans mes liens, et même quelques autres.


Finalement, épuisée, je me décide de prendre mon petit déjeuner, et me plonger dans un livre. Celui que je suis en train de déguster dernièrement, me plonge très loin dans l'histoire, m'emmène avec plus de 400 ans en arrière, et même, au début, encore d'avantage, avec quelques 2600 ans! Démontrant que nos caractères fondamentaux aux cours des siècles n'ont pas changé tant que ça!

Le livre, un cadeau magnifique de mon ami Michel qui adore la littérature est Les Caractères de La Bruyère, publié pour la première fois en 1688 et commence par Les Caractères de Théophraste, traduit de grec antique. Ce livre est un régal! Non que j'approuve tout que j'y trouve, bien sûr. Chacun a ses conviction et ses moeurs. Mais tellement s'applique encore à nos jours!

Relativement à ce livre et ce qui s'y trouve, mes 15 ans ne sont même pas si loin...


* Et la petite Lily-Soleil d'Etolane et Juan est arrivée au monde, vendredi! Elle a plus de trois kilos et demi et se porte comme une charme.

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