mardi 27 novembre 2007

Argenteuil, 31 août 2001

"Julie, laisse aller"
(fragments de Retroblog d'aujourd'hui)

Oui, je l’ai beaucoup supporté. Fini.
Souvent, j’étais heureuse.
Souvent, il m’humiliait et je lui trouvais des excuses. C’est fini.

Julie, laisse aller!
Lui.
La maison.
Tout ce qui était.
Tout qui n’est pas toi.

À la sortie de l’affaire être celle que j’étais avant.

Comment ?

Laisser aller.
S’éloigner.
Écrire.
Voyager.

Préserver ce à quoi, ceux à qui je tiens le plus et ne pas s’accrocher au reste.
Laisse aller.

Maigrir. Soigner ma peau. Mes os.
Nager. Marcher. Ne pas s’enrailler !

Julie, souviens-toi qu’un lever de soleil, des nuages roses, une étoile qui pâlit lentement, un ciel s’éclaircissant progressivement peuvent te donner une telle joie! Tout à l’heure j’ai aperçu dans le miroir de la porte mon visage, le sourire enchanté. La même que François avait photographié jadis. Un lever de soleil (vu de la fenêtre de chez mon fils) peut provoquer donc le même enchantement. Hurrah! Ma solitude commence bien.

J’essayerai de trouver un logement d’où l’on peut observer, avoir de la joie de lever de soleil.
Je ne vais pas m’ennuyer seule. Il y a tellement de choses à faire!

J’ai un bon livre.
De bonnes idées.
De nouvelles résolutions.

Qu’est-ce que je veux ?

Une vue vers l’est - éventuellement.
Calme, sûrement.
Chauffage centrale et gaz, si possible.
Ascenseur
Baignoire
Lumière

Place pour mes livres
Pour le fauteuil
Pour une table
Pour un lit d’une personne

Chercher un logement est une possibilité de visiter, de découvrir Paris. Hurrah!

Laisser aller.
Ce n’est pas facile, mais possible.

Ce n'était pas si loin de maintenant... pourtant il me parait que je l'ai écrit dans une autre vie.

Qu'est-je obtenue de ce que je voulais alors?

Pas la vue vers l'est ni la lumière ni chauffage centrale ou ascenseur.
Je n'ai pas réussi maigrir non plus, je ne me suis pas promené ou aller nager assez non plus.

J'ai obtenu à vivre dans le calme, avoir de la place pour (presque) tous mes livres, une grande baignoire et du gaz pour me baigner, me chauffer; cuisiner, un petit jardin sympatique.

Un lit de deux personnes dans lequel je dors seule depuis. J'ai voyagé pas mal, merci, et j'écris tous les jours depuis. Je me suis mise a la photographie.

Je n'habite plus à Paris, mais même sans cela j'ai découverte la ville quartier par quartier mieux qu'avant. Quelquefois nostalgique, mais surtout de l'idée de 'partage ma vie avec quelqu'un', discuter (mais pas disputer) - en général je supporte très bien ma vie solitaire depuis lors.

Seulement six années? J'ai fait tellement, j'ai vécu tellement depuis!

5 commentaires:

  1. un parcours courageux, oui ! et vivre seule a ses avantages aussi tant que l'on peut bouger comme tu le fais, et être en bonne santé. Je souhaite ardemment que cela continue ainsi pour toi car tu as tant de projets encore et tant de punch ! bravo Julie !

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  2. OUi,cela fait du bien de relire de temps en temps ce que l'on a écrit dans le passé, cela aide à y voir clair,à constater le chemin parcouru...Bravo Julie,c'est un beau texte et une belle vie....Bonne journée!

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  3. tu as, me semble-t-il, obtenu le droit de faire effort pour faire ce que tu voulais, le droit d'etre curieuse et libre et de te co,struire encore et toujours au lieu d'être abimée.
    Tu as obtenu d'être ce que je devrais prendre comme modèle

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  4. On n'obtient pas le droit, on doit lutter et l'arracher, hélas. Et payer pour l'avoir. Le prix de la liberté et de laisser aller... des choses a laquelles on croyait tenir, qu'on croyait importantes.

    Sinon...

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  5. et la Julie elle-même à 99 pour cent ( il reste bien encore un petit peu à conquérir !) est celle que chacun(e) vient retrouver ici, dans son jardin et dans sa vérité de fleur vive !

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